1912. Stephen Leacock narre la vie quotidienne d’une ville fictive de l’Ontario à travers quelques-uns de ses habitants. De chapitre en chapitre, le lecteur part à la rencontre de l’hôtelier roublard Mr Smith, du barbier boursicoteur Jefferson Thorpe, du révérend Drone, incapable de faire face à la dette engendrée par la construction d’une nouvelle église, ou encore de Peter Pupkin, guichetier de la banque de Mariposa dont la romance avec Zena, fille du juge Pepperleigh, alimenta bien des chroniques. Mais Leacock nous raconte aussi un naufrage qui aurait pu être tragique, un hold-up qui n’en était pas vraiment un et des élections locales mémorables.

Le propos est léger, un poil sarcastique tout en restant pétri de bienveillance. Dans la postface, l’illustrateur Seth résume parfaitement l’esprit de cet ouvrage devenu un grand classique populaire de la littérature canadienne anglophone : « Ces textes ne sont pas purement comiques, ni franchement satiriques. Pas juste méchants non plus : il y a trop d’amour dedans pour cela, et cependant pas assez pour être vraiment compassionnels. Leacock aime bien les gens de Mariposa, mais cela ne l’empêche pas de les regarder de haut. Il ne se gêne pas pour pointer leurs défauts. »

L’auteur se moque gentiment des petites villes de Province mais on le sent aussi sous le charme de cette vie simple. Souvent proche de l’absurde, il fait d’événements banals une odyssée et joue de quiproquos pour déclencher le sourire. Ses autochtones sont tantôt pragmatiques, tantôt rêveurs, ils retournent leur veste à la moindre occasion, disent tout et son contraire lorsqu’il est question de politique, mais ils savent aussi se montrer solidaires et très impliqués dans la vie de leur communauté.

Une lecture vraiment agréable, qui coule toute seule. J’ai beaucoup aimé me promener dans les rues de Mariposa. Et que dire de l’ouvrage lui-même, superbe objet-livre à la jaquette dorée, à l’épais cartonnage et au texte richement illustré. Une édition de prestige particulièrement soignée.
jerome60
7
Écrit par

Créée

le 2 janv. 2015

Critique lue 138 fois

jerome60

Écrit par

Critique lue 138 fois

D'autres avis sur Bienvenue à Mariposa

Bienvenue à Mariposa
jerome60
7

Critique de Bienvenue à Mariposa par jerome60

1912. Stephen Leacock narre la vie quotidienne d’une ville fictive de l’Ontario à travers quelques-uns de ses habitants. De chapitre en chapitre, le lecteur part à la rencontre de l’hôtelier...

le 2 janv. 2015

Du même critique

Dans les forêts de Sibérie
jerome60
8

http://litterature-a-blog.blogspot.com/2011/12/dans-les-forets-de-siberie-calendrier.html

Sylvain Tesson s'est fait un serment : avant ses 40 ans, il vivra plusieurs mois dans une cabane. Direction donc le fin fond de la Russie, sur les bords du lac Baïkal. De février à juillet 2010,...

le 17 déc. 2011

32 j'aime

1

Le Guide du mauvais père, tome 1
jerome60
7

Critique de Le Guide du mauvais père, tome 1 par jerome60

- Papa ! C'est quoi la pénétration ? - La pénétration c'est quand le monsieur est sexuellement excité et que son pénis devient tout dur. Ça s'appelle une érection. Ensuite le monsieur fait entrer son...

le 5 janv. 2013

28 j'aime

1