J"ai été surpris en flagrant délit de lecture du dernier roman d'Anna Gavalda. Avouez, qu'il y a de quoi se cacher, le bourriquet de la couverture, gambadant dans un champs de pissenlits (?) n'est pas aussi classieux que la couverture crème de chez Gallimard. C'est ainsi que je me suis attiré les remarques perfides de mon entourage, du genre :
- Ah bon ! Tu te remets à lire Gavalda ? T'avais pourtant juré, craché qu'après "Ensemble c'est tout " on ne t'y reprendrait plus.
Ou aussi :
- Toi tu t'es fait avoir par la promo ultra léchée. Tu es faible quand même ! Il suffit qu'on te sorte le grand jeu de l'écrivain qui entend la voix de l'héroïne lui dicter le roman, qu'elle a travaillé sur les mots, les sonorités et qu'en plus tu vas être surpris ....hop, tu fonces !!!
Que voulez-vous, j'ai craqué pour l'âne, il est si mignon....
Même s'il y a une part de vérité dans ce qui précède, je pensais réellement que lire "Billie" allait me permettre d'écrire un billet rigolo et méchant sur la reine actuelle du roman.
Raté ! C'est raté !! La Gavalda m'a cueilli dès les premières pages comme au bon vieux temps de " Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part".
Oui, je l'avoue, j'ai lu "Billie" d'une traite, en une soirée et j'ai aimé ça ! Entendons-nous bien , ce n'est pas le livre de l'année, ni quelque chose qui restera gravé en mémoire jusqu'à ma mort, c'est juste un bonbon acidulé, bien troussé, qui se déguste gentiment un soir gris d'automne.
La promo dit que les lecteurs habituels d'Anna Gavalda allaient être surpris. Sans doute qu'après la lecture du premier chapitre, ils seront sur un terrain un peu mouvant car nous retrouvons l'héroïne, Billie (en souvenir de Bambi Jackson...), allongée au fond d'une ravine du parc des Cévennes, la cheville brisée. Auprès d'elle, Franck, tout aussi cassé, dont la principale préoccupation est de savoir si la chute qu'ils ont faite, n'a pas provoqué une lésion de la moelle épinière. Après quelques pincements bien placés, prouvant sa capacité à réagir, il ne lui reste plus qu'à savoir si sexuellement il pourra toujours assurer. Il demande donc à Billie de s'occuper de son membre viril afin de vérifier sa bonne tenue.
Ce démarrage un soupçon hard pour la number one de nos romancières est couplé à un style gouailleur et cru, montrant ainsi sa capacité à se renouveler. On allait voir ce qu'on allait voir ! La suite se révélera tout de même pétrie avec sa célèbre farine de solidarité, mélange ingénieux de bons sentiments et d'une observation assez fine de nos moeurs actuelles.
La fin sur le blog