Je viens de finir Black Album, et je vous avoue que je suis plutôt perplexe. Dès les premières pages, je me suis demandée pourquoi je lisais ce bouquin. Sérieusement.
On suit un jeune pakistanais, issu d'un milieu relativement aisé, qui vit à Londres pour ses études à l'université. Alors déjà, qu'est-ce qu'il étudie, aucune idée. Il va à des cours, de temps en temps, on sait pas trop ce que c'est, et sinon il passe son temps à la bibliothèque. La particularité de ce jeune homme est de suivre et d'obéir à tout le monde, les yeux fermés, et surtout les gens qu'il connaît depuis 10 minutes. Et il est amoureux d'une de ses profs.
Donc comme il suit bêtement les gens qu'ils ne connaît pas, il va se retrouver à fréquenter d'autres pakistanais, à l'idéologie plutôt intégriste. De l'autre côté, il va se rapprocher de sa prof, aux idéaux complètement opposés. Il va se retrouver tiraillé entre ces deux extrêmes, ne sachant quel camp choisir, et finissant par développer des attaches très fortes pour ces différentes personnes qu'il connaît à peine.
Je ne vous raconte pas la fin, mais vous imaginez bien qu'il va finir par devoir faire un choix et que sa décision ne sera pas sans conséquence.
On a donc une intrigue relativement classique, rien de bien étonnant.
Bien évidemment, c'est un héros qui aime les livres, la musique et toute cette culture de gens intelligents, et c'est ça qui va faire la différence. S'il y a un truc qui m'agace, c'est cette tendance qu'ont certains auteurs de nous présenter un personnage principal lecteur, défenseur de la littérature, et surtout écrivain à ses heures perdues.
C'est bien, l'auteur (anglais d'origine pakistanaise) ne se projette pas trop dans son personnage déjà. Un bon héros n'est pas forcément un héros qui lit et qui écrit. Et c'est peut-être là être un bon écrivain, être capable d'écrire sur une situation que l'on ne connaît pas. Après, je ne dis pas que Kureishi est un mauvais écrivain. Mais c'est vraiment pas fait pour moi.
Enfin bref, d'un côté comme de l'autre, je trouve qu'on tombe pas mal dans les clichés, autant sur les intégristes pakistanais que sur la féministe baba-cool à moitié révolutionnaire.
Ce livre m'a littéralement laissée sans émotion aucune. Je l'aurai rapidement oublié, je pense.
Je lui mets 4 points, parce que tout de même, il y a eu un peu de suspense à la fin, ce qui m'a tenu en haleine quelques temps.