C'est une chose étrange à la fin que le monde par tamouze
Mon premier Jean d'O.
Ses diverses rentrées littéraires auront fini par me convaincre de dépasser le stade de la curiosité.
La démarche est intéressante : il nous invite à nous arrêter sur ces questions métaphysiques "D'où viens-je? Où vais-je ? Dieu existe-t-il ?" que l'on se pose forcément lors d'un moment d'ennui mais que l'on met de côté aussi tôt que les préoccupations quotidiennes, et sans doute prioritaires, se rappellent à nous.
Sur la forme :
_La lecture et le style sont plaisants, de manière général.
La structure du premier chapitre est inconfortable : on alterne constamment entre 2 récits parallèles sans correspondance, ou alors suggestive ("Le fil du labyrinthe" / "Le rêve du Vieux"). Les chapitres suivants reprennent un montage continu plus légitime.
Il a le sens de la formule et de la citation; mais on pourrait reprocher l'utilisation abusive de liste quand il s'agit d'énumérer des auteurs, philosophes, artistes, lieux, époques, etc. Ca fait assez poseur.
Autre reproche : pourquoi céder au lyrisme et à l'oxymore décorative ?
Exemples :
_"l'avenir n'est nulle part avant de se changer en présent, puis en passé. Et le passé aussi est nulle part - mais, à la différence de l'avenir, il a subi l'épreuve du feu, il a transité par l'existence, il s'est brûlé les ailes à la lumière de l'être."...
_"Mourir, c'est entrer dans l'éternité.
Quelques printemps, quelques étés - et, à jamais, l'éternité."...
_"Les hommes font l'histoire, mais ils ne savent pas l'histoire qu'ils font."...
Cela dessert à mon sens et la lecture et toute la crédibilité accumulée au cours de ses démonstrations philosophiques et scientifiques.
Sur le fond :
_Le contenu de sa réflexion est intéressante : aux 3 questions citées plus haut il offre un récapitulatif généreux et vulgaire des découvertes (théories) scientifiques et archéologiques les plus récentes sur l'origine de l'humanité et de l'univers.
Sa réflexion sur Dieu est, d'une certaine manière, très moderne et la réponse qu'il suggère est très cohérente avec la première partie pédagogique.
Je regrette aussi, dans sa rétrospective de l'Histoire, un occidentalocentrisme peu nuancé. Certes l'Occident a découvert ou diffusé la plupart des avancées techniques qui ont bouleversées les sociétés, mais il ne faudrait pas éclipser avec indifférence l'apport et les échanges entretenues avec les civilisations asiatiques, orientales, africaines... L'Histoire s'est faite par mélanges.
Bref, ce livre peut être intéressant du moment que vous le vous procurez autrement que dans son édition grand format surtarifé, et que vous cherchiez un rappel de vos cours de sciences du lycée.