Trois ans après sa sortie controversée au Royaume-Uni, Captifs – The bunker diary en VO – débarque dans nos contrées par le biais de Super 8 éditions. Et qui mieux que cette brillante maison d'édition pour nous offrir sur un plateau d'argent ce roman subversif ? Un livre qui se trouve pile dans leur ligne éditoriale à contre-courant si jouissive.
Captifs narre l'histoire de six personnes enlevées et enfermées dans un bunker. Pourquoi elles? Mystère. Quelles sont les motivations du kidnappeur ? Mystère. Quel est son but ? Mystère. Ce qui est sûr, c'est qu'il va leur falloir composer avec les règles de leur geôlier pour survivre. S'évader ? La seule issue possible étant un ascenseur qu'elles ne peuvent actionner elles-mêmes, cela semble hors de propos. Mais pourquoi ne pas essayer ? Après tout, elles n'ont pas grand-chose à perdre...
Le récit de cette captivité est rapporté par Linus, adolescent de seize ans qui est le premier a être arrivé dans les lieux, sous la forme d'un journal de bord (quasiment) quotidien – d'où le titre en VO. Il consigne dans son carnet les faits et gestes de chacun de ses codétenus et ses pensées propres. L'idée est bonne et réussie, car à mesure que les jours défilent, la psychologie du personnage évolue ; il ne s'exprime plus de la même façon, ne pense plus de la même façon, déstabilisé psychologiquement par les conditions de détention qui, selon l'humeur de leur tortionnaire qui contrôle tout – la température, la lumière, le rationnement, etc. – peuvent parfois s'avérer extrêmes.
Sans avoir trouvé ce roman aussi violent et nihiliste que l'annonce l'éditeur, je dois reconnaître qu'il sort des sentiers battus et qu'il est à mille lieues d'une quelconque bien-pensance. Un thriller à huis-clos captivant qu'il est impossible de lâcher une fois entamé.