« Il m’a dit qu’on aurait une grande maison avec piscine et qu’ils construisent un immense centre commercial avec toutes les grandes marques, Guess, Gucci, Maje et tout le bordel. Un truc où tu entres et tout est gratuit pour ceux qui ont fait leur hijra ! »
« Ce que tient ta main droite t’appartient », que ce soit un sac tout cuir Vuitton, les filles esclaves sexuelles Yézédis ou des chars, des explosifs, des villages entiers de figurants à pendre, égorger, brûler et exterminer puisque Allah l’a dit – Daech le lui a fait dire – ce ne sont que des mécréants ! Alors, tout ce que tient ta main droite … n’a pas à être condamnée par la gauche et encore moins par cette France – ou tout autre pays d’Europe – seuls responsables de cette légitime réponse des djihadistes que l’Europe a trop oublié dans le passé.
D’entrée de jeu, on a froid dans le dos à la lecture de ce second roman de Pascal MANOUKIAN (2017). Après avoir secoué ses lecteurs en leur contant le chemin pris par les migrants pour trouver un bout de terre qui les accueille, l’auteur, cette fois, nous livre une fiction qui nous conte et nous instruit sur les manipulations qui mènent tant d’hommes et de femmes sur les chemins du Djihad, de France en Syrie puis de Syrie en France, sur les places, dans les stades, le métro et tout lieux où le terrorisme a de réelles chances de massacrer beaucoup, beaucoup de personnes avec seulement quelques ceintures d’explosifs, d’armes de poing, de camions bélier où de sabres vengeurs.
On lit, construit des images mentales, découvre les techniques de pointe en termes de communication pour enflammer des paumés et les transformer en martyrs. On ne comprend pas. On se pose des questions, on doute de l’Homme, on apprend à l’aimer, le détester selon le côté où il se trouve. Victime, sans avoir pu choisir, bourreau sans avoir pu vraiment davantage choisir vu le lavage de cerveau dont il a été victime… Les hommes, les femmes, tous musulmans, par héritage, par peur, opportunité ou déviance, ces gens islamistes ne s’attachent pas tous au même Coran - n’en connaissant que ce que les Immams rencontrés leur ont dit ! – et ces musulmans se retrouvent tantôt bourreaux, tantôt victimes, tous pourtant souvent amalgamés à une seule et unique ‘race’ à détruire ! A ce titre, le livre de Pascal MANOUKIAN fait œuvre utile si l’Homme accepte de réfléchir…
Mais le lecteur ne peut s’empêcher de se sentir très peu armé pour comprendre la complexité du système Daech. Il reste, en fin de lecture, le goût amer de la mort, la mort injuste, la mort subie, la mort choisie, la mort synonyme, tout à la fois, de la bêtise humaine, de la cruauté que peut développer l’Homme envers l’Homme mais aussi sa quête de vie, de paix, d’avenir !
Le possible n’étant pas impossible, a-t-il néanmoins une petite chance d’un jour advenir ?