Ce qui gît dans ses entrailles est un livre engagé qui prend position contre la fracturation hydraulique, la très controversée méthode servant à extraire le gaz de schiste du sous-sol de notre belle planète – méthode accusée de polluer les réserves d’eau, d’augmenter la fréquence des tremblements de terre sur les lieux des forages et de générer des émissions de gaz à effet de serre. Ce roman est donc un roman à charge.
Mais, aussi louable soit l’intention et aussi qualitative soit l’écriture, Ce qui gît dans ses entrailles manque cruellement d’intérêt. En effet, le récit dénonce un problème réel et inquiétant, certes, mais le parti pris écologique honorable ne suffit pas à le rendre captivant pour autant ; les mésaventures des personnages et les liens entre les différentes époques du récit souffrent de trop de longueurs : peu de rebondissements et absence d’action. Si j’ai parcouru ce livre sans déplaisir grâce à la qualité de l’écriture qui est d'un très, très bon niveau, j’ai également eu l’impression de ne pas avancer dans l’histoire, de faire du surplace. Pourtant, Jennifer Haigh est indéniablement une auteure pétrie de talent : sa plume est sublime, son récit truffé de bons mots et ses personnages intelligemment développés.
Comme quoi une plume de qualité ne suffit pas toujours pour accoucher d’un bon roman.