Chroniques de la dernière révolution par thomasavenel
Casas Ros a-t-il lu Zamiatine ? Celui-ci disait que pas plus qu'il n'y a de 'dernier' nombre il ne peut y avoir de dernière révolution. En fait de chroniques de révolution, ce que proposent les multiples narrateurs de Casas Ros est un tableau d'un monde décadent, un monde qui s'éteint, une civilisation qui s'effondre, un voyage dans les cris de révolte, aux confins des limites, un voyage nihiliste, sur une planète hypertrophiée, peuplée par des humains amoraux, insensibles, qui vont chercher dans la mort, dans le sexe, dans le grégarisme la solution à l'apocalypse approchante.
Sur le fond, le livre avait donc tout pour me plaire.
Sur la forme, hélas... Privilégier le style (lourd, ici) à l'histoire, voilà bien un travers contemporain. Il y avait tellement mieux à faire de cette histoire : un roman d'anticipation, une chronique sociale, que sais-je. Au lieu de cela, une succession de chapitres, parfois bien écrits (même si l'écriture n'est pas bien originale), parfois imbitables, mêlant le fictionnel au réel (citations d'articles de presse, name-dropping...).
Au final, un roman un peu vain, porté par le buzz et la réputation de l'auteur, mais pas une lecture transcendante.