En 1932 sortent deux ouvrages qui vont se disputer les faveurs du Goncourt. Les loups, de Guy Mazeline et Voyage au bout de la nuit, de Céline. Le premier l’emportera mais c’est le second qui va marquer les esprits. Céline devient du jour au lendemain, un romancier reconnu et acclamé par le public. Mais dans l’ombre de l’écrivain, se cache Aimée. Secrétaire au dispensaire où travaille Louis-Ferdinand Destouches, Aimée Le Corre est une jeune femme sans ambition si ce n’est celle de se marier et de mener une vie convenable. Quand le docteur Louis lui demande de l’aider dans un petit travail qu’il vient d’écrire, elle ne se doute pas qu’elle va se retrouver embringuée dans une machine littéraire qui broie tout sur son passage. Pendant des jours et des nuits, elle va dactylographier le manuscrit, une fois, deux fois, trois fois. Une somme de travail colossal qui la laisse exsangue.
Mais au final, qui se souvient d’Aimée Le Corre ? Personne. Vincent Jolit rend hommage à Aimée et à son travail titanesque dont le médecin-écrivain, selon le roman, ne la remerciera qu’à peine et lui offrira seulement, pour bons et loyaux services, une page manuscrite et le livre imprimé et dédicacé. Une biographie très romancée puisque peu d’informations nous sont parvenus sur Aimée. Un ouvrage simple et sans prétention.