« Le jour de la naissance de mon fils, j’ai décidé d’aller bien [...].Je n'allais pas laisser
l'air du temps polluer mon bonheur”.
Ainsi commence le nouveau livre de Julien Blanc-Gras qui écrit son livre au moment des
attentats qui se sont déroulés à Paris en 2015.
“L'horizon s'obscurcissait, mais nous avions une lumière sous les yeux”.
Dans Comme à la guerre, le narrateur prend le parti de parler de choses sérieuses sur un
ton léger . C'est une réflexion sur le monde dans lequel on vit, un récit sur la paternité dans un contexte de guerre et d'attentats mais avec la volonté d'être optimiste. Rien est
plombant. C'est grave en étant drôle.
Surtout lorsque le narrateur partage ses anecdotes à la fois tendres mais aussi ironiques
et lucides sur l’éducation de son fils.
“La vie de jeune parent n'est pas qu'une succession de moments d'émerveillement.[...]
N'empêche, il ferait fortune, celui qui inventerait le baby-Taser”.
Parallèlement, il entame la lecture du journal intime de son grand-père maternel tenu au
début de la Seconde Guerre Mondiale et donne également la parole à son grand-père
paternel.
Les deux grands-pères du narrateur apportent à ce livre une dimension romanesque et lui
permet de développer une réflexion sur la transmission familiale de la violence .
Présent et passé s'articulent avec fluidité et cohérence et le texte se lit très
agréablement.
Globe trotteur curieux et écrivain-voyageur, Julien Blanc-Gras agrémente son récit de cartes postales envoyées à son fils dans les différents pays qu’ils traversent, pour son
métier et décrit son quartier et Paris comme dans un récit de voyage.
Pour conclure, on peut dire que l’enfant et son père, au fil de ces péripéties, mûrissent
l’un à côté de l’autre.
“Des étincelles avaient jailli. Nous n'avions pas pris feu [...]
J'ai quarante ans, un enfant
crie “Joyeux anniversaire papa” et je suis éternel.”
Comme à la guerre, un livre à la fois drôle, émouvant et profond que je recommande.
NETGALLEYFRANCE