Une famille occidentale a été kidnappée par des djihadistes dans le désert. Parmi eux, Baptiste, un adolescent, qui a été retrouvé après l’événement, seul. Il rencontre une personne qui lui demande de relater ce qu’il s’est passé. Le dialogue est juste : on y entend les non-dits, le traumatisme se dessine petit à petit au fil des différents entretiens. Le tout est entrecroisé de flashbacks et réflexion narrés par l’adolescent. Le récit est à mon sens fin d’un point de vue psychologique et révèle assez bien les aspects du stress post-traumatiques.
Au coeur de ce récit, il est question d’identité.
Baptiste est devenu Yumaï à son retour. Il ne connaît plus Baptiste, ou en a que de brèves souvenirs. Il ne veut plus savoir qui il était avant d’avoir fait certaines choses qu’il a oublié ou que sa conscience dénie.
Par ailleurs, c’est un adolescent. On est plongé dans l’esprit de ce jeune. Celui qui regarde son père avec honte quand celui-ci perd tous moyens face aux oppresseurs. Celui qui a une certaine compassion pour sa mère qui s’occupe de ses petits-frères. Enfin, celui qui protège son petit-frère, Louis, avec lequel il a noué une grande complicité.
On est aussi à la rencontre entre deux mondes : Baptiste est un adolescent moderne, hyperconnecté, habitué à vivre dans un confort occidental qui se retrouve dans un contexte de violence ultime, en plein désert et qui doit apprendre à survivre, physiquement et psychologiquement.
L’adolescence est la période où l’on se cherche et où l’on se retrouve face à soi-même. Il va vivre cette expérience dans un contexte traumatique et en complet décalage avec ce qu’il a connu. Il y a d’ailleurs cet aspect mystique dans le livre où Baptiste-Yumaï se retrouve dans la grotte des anciens, une grotte marquée par des peintures préhistoriques et dans laquelle il trouve un certain sens à la vie, alors qu’il a faim, soif, est fatigué et souffre.
Rupture avec sa vie d’origine, rupture avec sa famille et leur religion et rupture avec la personne qu’il était avant le kidnapping. Baptiste est devenu Yumaï.

Maley
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le 20 avr. 2017

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