Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle par Brice B

Lorsque j'ai acheté ce bouquin, séduit par le titre, l'image, l'aspect mat et doux de la couverture, j'étais persuadé que ce serait un excellent bouquin. Pas quelque chose de littéraire, évidemment pas, mais quelque chose de marrant, d'agréable et d'original. J'étais loin, très loin de la déception actuelle, croyez-moi !

Le livre est vite passé de main en main au boulot (j'étais passé chez Virgin avant de travailler), et tout le monde avait la même réaction, prude et désolée (imaginez des mamans avec ce livre entre les mains !), mais ponctuée d'un "tu me le passeras quand tu l'aura lu ?". Pour convaincre les plus réticents, un glossaire achevait l'ouvrage, et laissait imaginer quelque chose de risible à la lecture de traductions telles que "se faire lécher la coquille (de Compostelle) : se faire faire un cunnilingus" ou "sucer un scout : expression couramment utilisée pour dire qu'on suce un scout". C'était graveleux mais drôle. Donc prometteur.

J'ai eu une éducation bourgeoise catholique de droite, mais je me caractérise aujourd'hui comme quelqu'un d'athée. Pourtant, la seule chose que j'ai ressenti pour l'auteur, c'est juste un peu de sincère pitié, un truc d'infirmier, vous savez, l'empathie juste et limitée, le "c'est triste mais c'est son problème". Parce que oui, Etienne Liebig, si ce qu'il raconte dans ce bouquin est véridique, n'a su m'inspirer qu'un peu de pitié.

C'est l'histoire d'un mythomane priapique très cultivé qui a besoin d'écrire un livre et qui est prêt à manipuler des gens honnêtes qui ne demandent rien d'autre que de vivre leur petite vie tranquille (genre croire en un dieu, vouloir éprouver sa foi en faisant un pelerinage comme d'autres éprouvent leur virilité en faisant rugir le moteur de leur bagnole). Il part donc à Compostelle, ou il s'incruste parmi tout un tas de femmes humaines, qui se cachent derrière tout un tas de façades mais qui n'en restent pas moins des femmes.

L'auteur couche avec, nous raconte dans de longs et répétitifs chapitres comment, avec force de détails (imaginez moi, jeune pédé fleur bleue entrain de lire que le nectar de telle nana a un petit gout citronné, de kiwi...), et est tout à fait fier d'être parvenu à ses fins. On n'attend évidemment aucune culpabilité, ce n'est pas nécessaire. On attendait juste un peu d'intelligence, et c'est là qu'on est déçu.

Inutile à vivre, et inutile à lire. Sauf si vous êtes un hétéro frustré, que vous fantasmez sur les chefs scouts vierges et que vous êtes en manque d'inspiration pour vos fantasmes masturbatoires...
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le 27 sept. 2010

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Brice B

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