Qu'est-ce qu'un montre à tourbillon? Une montre que vous ne pourrez jamais vous offrir, certes mais encore ? La réponse qui nous intéresse ici, c'est une montre dont le mécanisme tourne sur lui même afin de limiter les effets de l'apesanteur sur les engrenages, ceci afin de limiter au maximum les retards ou avances. Qu'est-ce que cette explication vient faire ici ? Les deux notions de cette complication horlogère qu'est le tourbillon, le fait d'avoir un ensemble qui tourne sur lui-même et qui sert à mesurer le temps, voila ce qui fait l'intérêt du recueil de Nina Allan.
Car si le roman se présente comme un recueil de nouvelles, la complication affecte autant la forme que le contenu du recueil et on découvre dès la seconde nouvelle qu'il s'agit d'un tout où les rôles des personnages principaux et des histoires tourbillonnent ensemble. Il est quasiment impossible dans une critique concise de donner un aperçu des intrigues. On est tenté de reconnaître les personnages par leurs noms qui sont identiques d'un texte à l'autre mais les relations entre eux sont différentes (la première notion), leurs histoires personnelles sont également légèrement différentes. Et pour complexifier encore plus l'affaire un ressort fantastique apparaît vers le milieu du livre lorsque le lecteur comprend que le temps (la seconde notion) est modifiable.
Si le roman vaut par sa construction complexe, je ne suis toute fois pas entièrement convaincu. A l'instar d'une magnifique pièce d'horlogerie, si l'on ne peut que louer la précision de sa manufacture et la prouesse de conception, si l’on n’est pas horloger il reste que la compréhension de l'objet dans son ensemble nous échappe. Ainsi à la lecture bien que certains passages m'ont captivés j'ai trouvé l'ensemble assez vain, le récit manque de corps.
Quel dommage qu'une belle prouesse d'écriture accouche d'un roman assez fade au final: 7/10