Dominic, la cinquantaine, mène une vie tranquille dans un joli pavillon de la banlieue londonienne. Artisan et chef d'une petite entreprise prospère, il vit un mariage heureux, stable, sans enfant, avec une comptable nommée Aileen.
Cette vie ordinaire, mais rêvée par certains, va devenir un enfer, le jour où Sam, ouvrier dans le bâtiment et ancien soldat ayant fréquenté les terrains meurtriers de l'Irak et de l'Irlande du Nord, débarque et chamboule la vie de Dominic. Il se présente en effet en s'affirmant être son fils, fruit d'une relation éphémère avec Sarah, il y a trente ans de cela.
La vie de Dominic va alors vaciller, et son couple basculer dans le mensonge de cet écart extraconjugal passé. Il ne peut croire que ce personnage sorti de nul part, brut, vulgaire, menaçant, et allant même jusqu'à s'immiscer dans la demeure de Dominic pour y effectuer des travaux, puisse être son fils.
Une relation dont il se souvient à peine...
Autant le dire de suite, le sujet abordé par Jonathan Buckley n'est pas nouveau et l'intrigue ne surprendra pas le lecteur. Toutefois, l'auteur sait jouer de l'ambigüité du personnage de Sam, qui apparaît comme une brute au sang froid, mais aussi attachant par moment. Il nous interroge également au fur et à mesure de la narration, sur la conséquence du mensonge et des actes lointains, enfouis dans une case de la mémoire, mais qui peuvent avoir une incidence sur le reste de notre vie.
De même, J.Buckley construit parfaitement la transformation de la relation entre Aileen et Dominic suite à la découverte de ce mensonge, et décrit parfaitement le lien qui se brise peu à peu, inexorablement, entre deux êtres pourtant si proches auparavant.
Si « Contact » ne révolutionne pas le genre du roman psychologique, le récit met toutefois en exergue l'ambigüité qui peut régner au fond de chacun d'entre nous, et vient nous rappeler que nos actes et nos paroles ne sont jamais anodins...et, pour citer un chanteur que certains reconnaîtrons certainement, « l'équilibre est fragile »...