Couché
6.8
Couché

livre de David Whitehouse (2011)

Couché clôture en quelque sorte ma « trilogie de l’échec ». Après le golden boy en chute libre (La conquête du monde) et le tueur indifférent (Mort d’un parfait bilingue), je vous présente le mec au lit depuis deux décennies : Malcolm Ede. La raison pour laquelle j’ai loué ces trois bouquins en même temps est encore à déterminer.

Cette histoire nous est racontée par le frère de Mal, coincé dans l’ombre de ce dernier depuis toujours et bien incapable de s’en dépêtrer. Car Mal ne fait pas dans la dentelle, il attire tout le monde dans la mélasse. Enfant, il était pourtant brillant. Turbulent, ingérable, mais brillant. Arrivé à l’âge adulte, il a d’abord pris une voie dite raisonnable : un travail, une petite amie, une maison. Jusqu’au jour où, allongé dans le lit de sa maison natale, il décide de ne plus se lever. Une vingtaine d’années plus tard, Mal n’a pas bougé, pèse plus d’une demi-tonne et attise la curiosité des médias. Sa mère ne vit que pour lui, son père combat des vieux démons et son frère, le narrateur, n’a pas fini de chercher un moyen de se définir autrement que par rapport à lui. Immobile, Mal devient tout simplement le centre de gravité de son entourage.

Une fois encore, Couché alterne temps présent et flashbacks. Il s’agit de saisir comment ces gens en sont arrivés là. Car ne nous y trompons pas : Mal attire l’attention par l’extrémité de son choix de vie, mais c’est aussi du destin de ses proches dont il est question. Est-il juste que ces derniers décident de s’adapter à lui, quitte à mettre leur propre vie entre parenthèse ? David Whitehouse, l’auteur, a pondu une histoire moins futile qu’elle en a l’air de prime abord. Enfin, il m’est arrivé de ressentir du réel dégoût à la lecture des descriptions physiques, peu avares en détails, d’un Malcolm difforme, gras, gigantesque et satisfait. Je salue le travail du traducteur, d'ailleurs. Au final, Couché n’est pas le bouquin qui révolutionnera ma vie mais il soulève quelques questions intéressantes tout en s’avérant plutôt facile à lire. C’est déjà bien.
Nonivuniconnu
7
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le 24 août 2013

Critique lue 162 fois

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Nonivuniconnu

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