où l'on parle d'Irlande et des rapports tourmentés entre mère et fille
Un livre qui sent la tourbe, le chien mouillé, les champs de pommes de terre, les haies de fuchsias, la musique du violoneux, les camionnettes déglinguées et les casquettes en tweed. Une Irlande, terre ingrate, de malheur, du catholicisme borné, que Edna O'Brien a quitté mais qui coule dans sa plume.
Un récit que l'on ne saurait réduire à une autobiographie, même si elle y met ses tripes. Les histoires imbriquées de Bridget, la grand'mère, Dilly, la mère dont le rêve d'Amérique se délitera et qui reviendra au pays résignée, Eleonora sa fille qui, malgré sa réussite d'auteur, ne trouve pas la paix. Des vies qui se rejoignent et s'éloignent et se heurtent dans l'impossibilité de communiquer.
Un livre de femmes, mais aussi en creux sur les hommes : immatures, coureurs, joueurs, vélléitaires, veules, manipulateurs, ils n'apportent rien de bon mais on s'y résigne.
La référence appuyée à Hans Castorp, me rappelle que je n'ai toujours pas achevé la lecture de La Montagne magique de Thomas Mann, je vais donc m'y remettre.
Respect à Sabine Wespieser l'éditrice pour ses livres soignés mais sans ostentation.
Et merci à ma fille qui m'a offert ce livre, que je n'oserais pas faire lire à ma mère, tellement il est juste.