Iconoclaste
Si Croisière sans escale compte parmi les classiques de la science-fiction, ce n'est pas pour son thème – battu et rebattu maintes fois – mais pour l'inversion qu'il en propose : ici, le vaisseau...
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le 8 mai 2011
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"Croisière sans escale" de Brian Aldiss est l'un des premiers bouquins de SF que j'ai lu, je crois, et le gamin que j'étais avait été sérieusement secoué par ce récit violent , sombre et assez désespéré. Je viens de le relire avec plaisir. Premier roman du jeune Brian Aldiss de 1958, "Non-stop" montre sans doute des signes d'immaturité, tant dans l'écriture que dans la narration, mais le sujet traité est si intense que ce bouquin vous entraîne sans problème dans les coursives du Vaisseau, à la recherche de la solution à ses énigmes.
Car c'est un superbe sujet de SF que propose ce livre: suivre les pérégrinations de quelques membres hirsutes d'une tribu pas bien évoluée, au sein d'un monde compliqué et clos dont on devine très vite qu'il s'agit en fait d'un gigantesque vaisseau spatial. Les héros de cette histoire sont frustres, colériques, mais vaguement conscients aussi que leur religion ne leur a pas tout dit sur leur monde. D'autres habitants passent dans les couloirs envahis d'hydroponiques, des humains aussi sans doute mais peut-être aussi d'autres êtres plus mystérieux.
Aldiss se débrouille très bien avec la présentation d'un univers tribal qui s'épanouit au milieu d'objets étranges (et familiers pour lecteur) , et dont le vocabulaire semble refléter de lointaines mais oubliées vérités. Le début du roman est nerveux, et efficace et le mystère est d'emblée passionnant. Par la suite, les péripéties de l'aventure sont moins convaincantes, et les explications arrivent je trouve trop vite et trop facilement (les héros maîtrisent trop vite des concepts - et un vocabulaire - qui devraient leur demander des mois de réflexion). Ce roman donne le vertige par la description qu'il fait d'une expédition maudite au travers des siècles, mais rompt un peu sa magie avec quelques maladresses (histoire de rats télépathes, une idylle digne d'un vieux roman- photo).
Mais qu'à cela ne tienne, on meurt d'envie de connaitre la fin et celle-ci ne déçoit pas car elle referme un piège étonnant sur les habitants du vaisseau.
Incroyable que ce livre n'ait pas encore eu son adaptation au cinéma, mais en l'état, une excellente lecture, un peu boursouflée par la traduction d'époque peut-être. Recommandé, guys et guyzettes!
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Créée
le 19 juin 2017
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