Vidéo en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=IKgRikgsnoU
Dans ce livre, premier tome d'un diptyque qui se situe à Keflavik, on suit le destin sur trois générations d'une famille. Ari, déjà, écrivain devenu éditeur de développement personnel au Danemark, dont la vie est en train de flancher depuis qu'il s'est séparé de sa femme et ses ancêtres, Margret, la femme à la santé mentale fragile, qui vit dans l'ombre d'un mari solaire, peut-être trop solaire. Jakob la père d'Ari, fils effacé, qui devient un époux et un père aux failles trop humaines. Alcoolisme, violences sexuelles, le cadre contemporain permet d'articuler une dimension plus sociale que dans les précédents livres de l'auteur. Un pays tenaillé entre les influences danoises et américaines, mais aussi rongé par un passé trop envahissant.
Une chose assez inexplicable se produit, quand on lit se livre, c'est les noeuds que le lecteur s'apprête à traverser ; et je le dis dans le sens le plus positif. A chaque fois que je reprenais ma lecture, je ne savais plus où j'étais, avec quel personnage, et les noms islandais n'aident pas beaucoup. Cela a-t-il gâché ma lecture pour autant ? Pas du tout, car plus qu'une trame nette et propre, c'est les déterminismes, les répétitions historiques qui nous intéressent. C'est le côté tragique, ici bien mieux dosé que dans la trilogie du gamin ; tragédie résolue dans le dernier acte, qui a une teneur presque mélodramatique dans un sens positif encore une fois : comme dans un Almodovar ou tout se résout, et pas forcément pour le mieux, que la lumière est faite pour expliquer les compromissions, les froideurs de certains personnages.
Je suis en train de préparer une vidéo sur Jon Kalman Stefansson " La naissance d'un poète", je vous partagerai le lien très prochainement