Flashbacks et remplissages gâchent l'esthétique

Je vais paraître pour le vilain canard de SC, mais y'a des problèmes avec ce livre.


Le départ est super et la première moitié du récit saisissante. On a des descriptions et un parlé minimaliste à son paroxysme qui touche le cœur, pas d'artifices, pas de chichis, on est dans une esthétique littéraire "naturaliste" des plus réussis.


Une bonne partie des pages sont composées de plusieurs petits paragraphes brefs et simples de la vie et des actions de Daimler. Ici aucune forme de rallongement ou encore de phrases alambiquées, c'est tellement bref et froid que ça appuie d'avantage l'absurdité du moindre mouvement ou parole du protagoniste. Déstabilisant et brillant, une mise en forme à faire envie l'auteur Albert Camus avec son Meursault ! Mais, il y a un hic.


Il y avait pourtant tout pour que j'adore ce foutu bouquin. Ça aborde la dépression, la perte d'intérêt pour l'existence après une rupture amoureuse, que l'imaginaire tente de réconforter avec des situations surréalistes à la limite de la douce folie voir absurde. Violence et douceur qui n'est pas sans me remémorer les questions existentialistes de Kitano dans sa filmographie comme le chef d’œuvre "Hana-bi" ou encore "Sonatine, la mélodie mortelle". Pas de surplus, pas de lourdeur, tout était clair et limpide, j'avais pris mon pied sur les 50 premières pages.


Puis il y a la seconde partie du roman, ça il faut en parler.


On a droit à deux personnages visiblement un couple, qui reviennent d'une fête et qui ont reçu la lettre de Daimler, annonçant subtilement son décès. Le tout se recentre sur l'homme du couple qui va aborder ses anecdotes et histoires autour de l'amitié avec Daimler, ses secrets, sa personnalité et comment ce n'est pas une mort lâche que de partir quand on a plus aucun intérêt d'exister, remise en question du quotidien etc.


Mais je m'en fout de tout ça, non ? Ai-je besoin d'une longue rétrospective rajoutant des détails pas nécessaire du genre il retrouvait la forme en écoutant Mozart ou encore qu'il n'aimait pas philosopher parce que c'est un truc de lycéenne ? Et c'est comme ça, rendu de manière pas intéressante. Quand c'était un peu loufoque au début ça allait car c'était toujours assez équilibré par le récit et la mise en scène épurée. Mais ici c'est juste en cadence,on rempli les détails inutiles sur des dizaines de pages c'est à la limite de l’insupportable et ça ne sert à riiiiiiien à part à alourdir le récit d'inutilités.


Franchement, je n'avais pas besoin de ça pour être touché par son départ. C'était si clair, j'étais si proches et limite intimes avec ce personnage, de manière presque pur et universelle lors de cette lecture.


Peut-être un truc d'éditeurs qui veulent faire du remplissage parce que ça coûte moins cher à produire ou parce qu'on prend toujours les cons pour des gens ? Des gens qui ne savent pas savourer des courtes expériences littéraires dites des nouvelles ?


Je ne sais pas, en tout cas, c'est dommage !

diggdinchnord
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le 15 janv. 2023

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diggdinchnord

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