Manquent des ingrédients

Les quatorze textes (1) qui constituent cette compilation au titre shakespearien mettent en scène des sorcières. La qualité des textes eux-mêmes, dont la plupart sont des classiques ou des « demi-classiques », est évidemment variable, comme toujours dans ces compilations « Folio 2 € » qui par ailleurs se limitent au catalogue Gallimard (2). Je reconnais que le vieux schnock qui sommeille en moi a redécouvert avec intérêt l’extrait de la Sorcière de Michelet (« Le Pacte »).
Le principal défaut de cette anthologie, si l’on met de côté son volume réduit – mais sur ce point-ci le lecteur sait à quoi s’attendre –, c’est l’absence de mise en contexte des passages choisis. Je ne parle pas seulement d’histoire littéraire, car à la rigueur un lycéen sérieux est capable de situer les deux tiers des auteurs figurant ici, mais d’informations qui conditionnent directement la réception de l’extrait : il peut être intéressant, quand on lit un extrait de nouvelle ou de roman, de savoir ce qui vient de se passer, qui parle, à qui et dans quelles circonstances… Il paraît même que ça permet de prendre plus de plaisir à la lecture.

(1) Tirés d’Apulée, Marcel Aymé, Baudelaire, Maryse Condé, Roald Dahl, Michèle Gazier, Hugo, Lovecraft, Maupassant, Michelet, Nodier, George Sand, Shakespeare et John Updike.

(2) En tout cas on évite la littérature de sorcières dans le mauvais sens du terme, j’entends par là ces bouquins qui exploitent la figure de la sorcière plutôt que de l’explorer, comme ça se produit parfois avec les vampires, les zombies, les poneys, etc.