Une vie punk

Grand fan de musique punk, je ne connaissais pas vraiment les Slits, groupe singulier et ambitieux musicalement. La 4ème de couv est alléchante. On annonce les pistols, the Clash. Attention, attention. Finalement, on en apprend peu sur ces groupes. Les concerts se profilent et elle n’en dit quasiment rien, sauf pour les pistols quand même... vu le nombre de vocations suscitées.

Mais le sujet n’est pas là. Son enfance, au sein de la classe moyenne, entre un père violent, puis absent, et une mère aimante. La découverte de son corps, l’éveil musical, la folie punk, et l’après Slits, période qui occupe une très large partie du livre.

Les chapitres, très courts, s’enchaînent comme des brèves, comme si Viv Albertine souhaitait ne jamais s’attarder.

Elle place au même niveau l’ensemble de ses considérations et réflexions sur la féminité, la puberté, le mouvement punk, la mode (description précise de ses fripes comme des fringues de luxe), les mecs et l’indépendance (ne jamais être prise pour la petite amie de Mick Jones), les relations au sein du groupe, la puissance du désir d’enfant, la maladie, le désir (juste l’idée de quelqu’un qui l’inspire, partir en vrille voir où ça mène).

La période post Slits est peut-être la plus intéressante : le néant, la fondation d’un foyer, la mise entre parenthèses de ses aspirations artistiques, les remises en questions, Vincent Gallo (!?!), et le grand chambardement qu’absolument rien, mais alors rien, ne peut entraver.

Il est incongru pour une jeune femme d’acheter une guitare électrique à la fin des années 70. Il est également déplacé d’avoir une ambition artistique, alors « mère de famille ».

Viv Albertine doute, renverse tout et trace sa route.