De la nouvelle et des anglais

Les amateurs de nouvelles (et les nouvellistes aussi) sont rares en France. Parfois on me demande qui sont les auteurs à lire si on veut découvrir ce format. J'ai une petite liste : Maupassant, Zweig, Oates, Munro, Highsmith, Gordimer (il y en a bien d'autres bien sûr, ceux-là sont mes bijoux). Clairement Graham Swift est à ajouter à cette liste des auteur.e.s qui maîtrisent l'art de la nouvelle, peut-être même tout en haut. Ses nouvelles méritent d'être étudiées par tout aspirant écrivain : une idée, une situation parfois dramatique, parfois plus simple, mais jamais anecdotique. Et ses conséquences, dans la tête des protagonistes surtout. Pas d'éparpillement. Une justesse d'analyse. Et une écriture, oh my god. Et puis il y a l'Angleterre, aussi. Ses villes, ses villages, son histoire, ses gens. Un portrait varié, juste et beau. oh bien sûr quelques unes de ces nouvelles m'ont un peu échappé, mais qu'importe. D'autres sont gravées. Pour les unes comme pour les autres, j'ai déjà envie de le relire. Pour moi et aussi à voix haute, devant une salle ébahie de le découvrir, et voir sur les visages les sourires, les silences, les larmes que j'ai éprouvées tout seul sur mon canapé ou dans le métro.