Publié sur L'Homme qui lit :
J’aime bien Philippe Claudel, ce prof de Lorraine touche à tout, écrivain, scénariste et cinéaste, que j’ai découvert en 2003 avec la parution de son roman Les âmes grises, et que je ne lâche plus depuis. Après son entrée au jury des Goncourt en 2012, il pourrait être « cet auteur prolifique et reconnu, juré du plus prestigieux des prix littéraires de son pays, qui cessa d’écrire des livres quand il commença à devoir juger ceux des autres« .
Pour une fois, l’auteur ne publie pas chez Stock, et c’est aux éditions FInitude que l’on doit ce petit plaisir de lecture. J’adore découvrir de nouvelles maisons d’édition, car elles s’accompagnent de l’espoir de nombreuses aventures littéraires originales.
Prenez une bonne inspiration, voici le titre complet : De quelques amoureux des livres que la littérature fascinait, qui aspiraient à devenir écrivain mais en furent empêchés par diverses raisons qui tenaient aux circonstances, au siècle de leur naissance, à leur caractère, faiblesse, orgueil, lâcheté, mollesse, bravoure, ou bien encore au hasard qui de la vie fait son jouet et entre les mains duquel nous ne sommes que de menues créatures, vulnérables et chagrines. Un titre à rallonge qui résume parfaitement l’ouvrage.
Claudel nous offre donc une compilation de portraits d’écrivains fantasmés qui, face aux vicissitudes de la vie, ne parvinrent pas à écrire, être publiés ou être lus. Mêlant des récits très courts, presque comme des haïkus, à d’autres histoires abracadabrantes, il nous offre un court plaisir de lecteur, celui de pouvoir sourire de la malchance de ceux qui d’ordinaire nous torturent de leurs histoires. Un petit recueil agréable à lire, qui ne peut que faire plaisir aux amoureux/ses de la littérature.