L'épaisseur du roman (565 pages aux caractères... pas très gros) semblait promettre de bons moments d'immersion dans les méandres de l'histoire des Juifs au XVIIè siècle, entre Londres et Amsterdam. Il faut le dire, le roman est bien construit, avec un aller-retour entre le XVIIè siècle et le XXIè. Il est bien écrit aussi, avec de longs développements sur les perceptions et les ressentis des personnages, mais ... tellement bien écrit, que j'ai eu le sentiment de me noyer dans ce déroulement sans fin de perceptions et d'impressions. Au final, j'ai fini par m'ennuyer. L'intrigue n'avance pas, elle manque de vigueur, de détermination, de concision. Si l'on sait d'où l'on part (la découverte de manuscrits au XXIè siècle dans une très vieille maison londonienne et l'étude par un duo de chercheurs passionnés), au bout d'un moment, on ne sait plus très bien où l'on va, et le sujet se dilue à force d'entremêlements. Certes, c'est un tour de force littéraire que de tricoter ensemble trois intrigues (Ester la scribe au XVIIè siècle, Helen et Dror après la seconde guerre mondiale, Aaron et Marisa au moment même de la narration) pour aboutir à la quatrième intrigue, celle qui concerne l'investigation des manuscrits, mais au bout d'un moment, l'on s'y perd. L'intrigue autour d'Aaron et Marisa ou Bridegette est franchement fade et conventionnelle, et on s'en passerait sans que les trois autres y perdent. Bref, beaucoup de moyens et de talent déployé pour un résultat décevant : je me suis ennuyée car je n'ai pas réussi à saisir, dans ce flot, ce que l'auteur voulait vraiment dire à son lecteur. Car c'est cela qui est en question. C'est une opinion toute personnelle, d'autres que moi seront peut-être en capacité de se laisser porter par cette "écriture au long cours".