Février 2009:

Encore une fois, l'éloge de la série B se nourrit de l'aigreur et de la haine d'autres cinémas. C'est pénible cette incapacité à promouvoir un cinéma sans en descendre un autre. Et toujours ces mots "cuistres", "snobs" pour décrire les autres, sans une once de recul sur son propre snobisme à démolir les autres. Pénible et lassant.
J'ai vraiment du mal à comprendre intellectuellement comment l'on peut croire valable la proposition. Déclarer que Fellini n'a fait qu'un bon film, Le courrier du cœur, afin de légitimer tout son discours anti-élitiste me parait d'une grave imbécillité autant que malhonnêteté.

A l'instar des auteurs de La série B française, Paucard façonne son discours en antithèse du cinéma d'auteur. Mais heureusement, il existe de nombreuses différences qui permettent au bouquin de ne pas tomber aussi bas que celui des trois auteurs précités.
D'abord, le style est on ne peut plus abordable et élégant. Son dynamisme s’accommode parfaitement du trait pourfendeur, évidemment. C'est agréable à lire. Sauf pour un chapitre qui nous assène une page de titres listés qu'on n'a pas de peine à sauter.
D'autre part, quand il ne s'acharne pas à chier dans les bottes des "autres", quand il ne s'articule pas non plus sur le symbolisme des titres et des noms, faisant passer le moment pour une éreintante gesticulation masturbatoire, quand l'auteur se limite à décrire ses plaisirs, sans comparaison, mais de manière plus subtile et personnelle, la lecture prend alors un sens, donne cette mystérieuse envie de voir des films. Moments trop rares malheureusement.

En comparaison, cet ouvrage, ainsi que celui des trois brothers de La série B française, n'arrivent pas à la cheville du chef-d'oeuvre incitatif d'Aknin, Cinéma Bis.
Alligator
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le 6 nov. 2013

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