Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse par Nina in the rain
La monomanie a ses défauts, et typiquement je me trouve face à l'un d'entre eux. « Erdrich, Erdrich, je veux lire tout Louise Erdrich ! » et forcément je me trouve face à des romans que j'aime moins. C'est normal, mais bien sûr c'est décevant (et en plus ça attaque bien la moyenne de lecture, vu que j'ai voulu le terminer et que du coup ça a duré, duré ... une semaine entière ! J'ai échappé de justesse à l'annonce du même livre à deux Vendredi Lecture différents ! Ouais, ouais, je sais, des gens très bien le font, mais ça froisse mon orgueil de « Flash de la lecture ».
Vous connaissez Vendredi Lecture ? C'est un blog bien fichu fait par Marion de The Buried Talent et Sabbio d'A l'ombre de mon cannelier où, tous les vendredis, on peut annoncer ses lectures. Elles, avec ça, elles mitonnent une liste de qui lit quoi plutôt intéressante, où l'on peut voir que ceux qui parlent ne sont pas forcément ceux qui lisent, et que surtout les lecteurs de littérature « classique et contemporaine » ne sont pas ceux qui écrivent le plus. Ça rejoint une réflexion que je m'étais faite sur le forum Livraddict où finalement les membres lisent de la litté jeunesse, du fantastique, de la chick/bit-lit mais assez peu de littérature contemporaine. Vendredi Lecture me rassure sur la capacité de mes contemporains à lire de la littérature « réaliste » et sur mon manque d'originalité : non je ne suis pas la dernière humaine à lire des auteurs contemporains littéraires !
Je n'irais pas jusqu'à dire que cette tendance m'inquiète, même si elle provoque chez moi d'intenses réflexions sur l'avenir à la fois de la littérature mais surtout de la librairie, qui est ma préoccupation première bien entendu. Le rayon de littérature « ado » a été créé il y a très peu de temps, avec la parution des premiers Twilight et la multiplication des romans pour jeunes filles tels que les Chevaliers d'Émeraude, Narnia ou l'Épée de Vérité. Je n'ai rien contre ces romans, mais je ne peux pas dire qu'ils soient parmi les mieux écrits et les plus novateurs de ces dernières années. J'en lis pour me délasser, mais je ne trouve là dedans que de l'entertainment, pas la réelle passion que peut déclencher une belle écriture ou une construction exceptionnelle. Pourtant, sur la « blogosphère littéraire » ils sont légions, discutés, encensés ou descendus en flèche... on parle d'eux ! On ne parle presque que d'eux !
Enfin, cela dit, je cause je cause et je ne parle pas de Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse. Bon, en même temps, je n'en ai pas très envie. Je n'ai pas vraiment accroché, et je me suis vraiment ennuyée par moments, perdue dans de grands passages à vide où j'avais l'impression qu'il ne se passait rien et qu'on ressassait toujours les mêmes événements, tournant en boucle dans un univers assez ennuyeux. On effleure tous les sujets, sans jamais rentrer dedans et en même temps on se perd dans les méandres des pensées du héros, le père Damien, personnage intéressant mais montré quasiment uniquement par des actes et pas vraiment par une réelle étude des motivations. Je n'ai retrouvé le rythme d'écriture de la Louise Erdrich que j'aime que sur un épisode, la vie d'Agnès avant la prise d'otages. Pour le reste, flash-backs et sauts dans le temps, histoires de familles embrouillées, surprises qui n'en sont pas... Pas mon meilleur souvenir du mois !