Quelques notes sur Derniers poèmes, Hölderlin.


Poèmes ciselés, précieux comme des perles. Lus dans la chaleur d'un bain. En se relevant, le cœur bat : je me sens vivant.
Ecrit comme on bat des cils face à la splendeur d'un paysage : on perçoit la clarté, puis la matière, le détail. Le paysage évolue. Mais est-ce le paysage qui évolue, ou le regard de l'homme ?


Mystère de l'écriture si simple d'Hölderlin : on ne sait pas si c'est le monde qu'il décrit, ou notre regard face à lui. Peut-être parce que le monde s'incarne dans notre regard – peut-être parce que le monde nous regarde. La nature ne se suffit pas – il faut un Homme pour la regarder et en traduire les beauté. L'Esprit ne se suffit pas : il n'existe que dans la nature.


C'est une écriture qui fait circuler les choses, qui cherche traduire l'évidence des liens - les mots passent de choses en choses. Elles reconstruisent la chaleur du vivant, l'évidence du vivant.


Avec humilité, ne cesse de dire le poète...


Une remarque : termes d'optique, « perspective », « image ». Hölderlin ne cesse de décrire ce qui fait écran entre nous et le monde, mais en même temps, permet de le prolonger. Quiconque prétend faire du cinéma devrait lire ces mots.


« L'homme habite encore en poète ? ». C'est la question qu'il me pose.


Le cœur bat : je suis vivant.

B-Lyndon
9
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le 3 janv. 2019

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B-Lyndon

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