Classique et pas mal, en tous les cas, assez bien fichu pour vous faire tourner sans trop de lassitude les 400 pages de cette histoire, "Désordre" vaut mieux que sa couverture vaguement sensuelle, assez ratée. Pas du tout thriller, même si annoncé comme tel, c'est bien un roman psychologique virant un peu au polar sur la fin.
Manipulant des ingrédients éprouvés (la séquestration, un passé lourd qui resurgit ), Penny Hancock, pour un premier roman noir ( enfin, ...gris) n'a pas choisi une voie facile, le suspens psychologique ne supportant aucun à peu près pour être réussi.
Son intrigue, qu'elle arrive à rendre finalement plausible, enrichie d'un regard implacable sur l'usure des couples, avance lentement et sûrement vers un final pas vraiment surprenant car inéluctable. Un peu plus resserré, le récit aurait gagné en intensité. L'action est ralentie par de nombreuses et minutieuses descriptions de la Tamise, de ses quais, de ses marées et des problèmes de navigations de diverses embarcations intervenant dans les souvenirs de l'héroïne. L'auteure a vraisemblablement voulu amortir les heures de recherches de documentation, privant son récit d'un peu de nervosité et d'intensité.
Malgré tout, je me suis laissé porter par cette histoire où le lecteur se retrouve dans cette position inconfortable (mais ô combien plaisante) de ne pas trouver le personnage principal sympathique. Il découvre de façon détachée ce récit d'une personne sombrant dans une folie qui pourrait la mener ou l'amènera vers l'irréparable. (Je ne veux pas dévoiler la fin).
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