Après un premier tome plus rythmé, sombre et crédible que ce que j'imaginais, on enchaîne sur la suite des aventures de notre petit groupe de fortes têtes après la mort de Palpatine. Nous avons toujours cette vision triple de la situation géopolitique de la galaxie, du point de vue des anciens rebelles et bâtisseurs de la nouvelle République, des Impériaux qui évoluent sur les braises encore vives de leur régime et des opportunistes et malandrins qui se cherchent dans ce chaos.
Les intrigues personnelles se mêlent enfin à un propos beaucoup plus ambitieux quant aux enjeux de la transition de la lutte armée vers la reconstruction politique, les premières faillites du nouvel ordre, le poids réel et l'activité de la survivance impériale. De grands noms - cf. l'image de couverture - sont introduits dans cette histoire sans que cela semble absolument artificiel et il est étrangement plaisant de les voir réagir dans de nouvelles circonstances.
Certains personnages se détachent, Sinjir, Rae Sloane, Jas Emari... et s'insèrent dans une intrigue qui s'élève nettement, révélant de grandes manœuvres et révélations après la victoire emblématique d'Endor et surtout l'ampleur des répercussions de cette chute brutale. Si brutale que l'on est conduit à s'interroger si elle fut si souhaitable que cela. De toute manière, un des principaux thèmes de Wendig réside en cette ambiguïté : l'individu face au groupe, l'engagement face à l'institution, la politique face à l'action, la morale face au pragmatisme. Des interrogations qui traversent tant les anciens rebelles que les Impériaux.
Life Debt traite et approfondit personnages, intrigues et vastes bouleversements en un cocktail plus équilibré que Riposte et permet de confirmer que Wendig avait bien un projet derrière ces romans au style martial et à la saveur rude, réaliste et sexuée.