Entre son boulot à la radio, son fils indolent et névrotique, et son père atteint de la maladie d'Alzheimer dont elle a la charge, Theodora est débordée et peine à avoir du temps pour elle. De son côté, Mona est obligée de fuir son pays, le Maroc, afin de travailler et de subvenir aux besoins de sa famille, son mari ayant disparu du jour au lendemain sans laisser de traces. Le soupçonnant de s'être enfui en Angleterre pour poursuivre ses études de médecine, elle débarque à Londres pour le rechercher tout en entrant au service de Theodora qui a cruellement besoin d'une aide à domicile pour s'occuper de son père et lui permettre de souffler un peu. Si le début de leur collaboration est idyllique – Theodora peut enfin dégager du temps dans son agenda surchargé pour voir son amant ; Mona peut envoyer de l'argent à sa famille pour payer les frais de santé de sa mère malade, nourrir sa fille restée au pays et tenter de retrouver la trace de son mari –, leur relation va vite tourner au rapport de force et prendre une tournure spécieuse. Insidieusement, leurs rapports vont s'envenimer jusqu'à atteindre un point de non-retour...
Penny Hancock nous livre un thriller où la tension monte crescendo jusqu'à un final inattendu et très réussi dont on se délecte. La grande force de ce livre est le traitement des rapports entre les deux protagonistes principaux qui se délitent petit à petit, sournoisement. Elle parvient tout le long de son roman à nous tenir en haleine ; nous sentons que la situation échappe aux deux femmes et l'on se demande quand la tension va atteindre son paroxysme, synonyme d'actes abominables – il ne peut pas en être autrement.
Un thriller classique, qui ne révolutionne pas le genre (mais le genre a-t-il besoin d'être révolutionné ?), mais un thriller efficace.