J'en veux un peu à Flammarion, pour le coup. Parce que le sous-titre "récit enquête" , qui annonce pourtant clairement la couleur, ne dit pas franchement qu'en fait, il s'agit d'une sorte de blog découpé et relié, qui ne se prête pas tellement au format livre et encore moins à l'édition par une maison au demeurant respectable. En plus, je me découvre du même avis qu'Eric Zemmour, qui a sauvagement dégommé l'ouvrage, et ça, franchement, c'est une expérience limite dont on peut se passer... ^^ Blague à part, voila le journal d'une sorte de journaliste sans carte de presse (une blogueuse, que je vous dis !), complètement accro à la vie politique, et franchement groupie de ces animaux étranges qui la composent. Parce que, il faut le dire, ces gens qu'elles côtoie en leur trouvant un charme fou, font encore plus froid dans le dos côté ville que côté scène, dans leurs numéros de singes savants dopés à l'audimat et sous perfusion de com'. Je sais, je ne suis pas objective, cette lamentable campagne électorale que nous venons de vivre m'a étrillée dans les formes et je rumine un sombre ressentiment à l'égard de tout un tas de pans de notre vie sociale, médiatique et a fortiori politique. Alors, quand je suis contrainte de suivre pendant 6 mois virtuels une junkie de l'émotion cheap qui s'accroche comme une tique à ce que notre espèce compte de plus médiocre bien que clinquant, qu'elle met en scène son excitation d'ado mal soignée et qu'en prime, elle trouve de l'attrait à un rythme de vie qui me pousserait à la tuerie de masse, au delirium tremens ou à une retraite illimitée dans un ermitage aux confins de l'univers, là, c'est trop. Mais apparemment, je suis un cas isolé, car la blonde observatrice du zoo électoral nous attend en embuscade à tous les coins de télé pour promouvoir sa prose, apparemment devenue indispensable à l'analyse rationnelle de la campagne. Une parfaite illustration d'une certaine dérive qui fait dresser les cheveux sur la tête, à condition que celle-ci soit un tantinet pensante.