Dans ce premier roman, Pierre Deram nous offre un voyage intense et sensoriel à travers les yeux de Markus. Pour sa dernière journée à Djibouti, ce soldat, en fin de mission, nous guide dans un environnement aride, sublime et envoutant. Les descriptions très précises, loin de figer le décor, nous permettent d’accompagner au mieux les personnages ; ceux prisonniers d’une certaine folie, comme cette femme ne pouvant enterrer son chien dans une terre trop dure, ou ceux marqués à vie après un bref passage dans la ville. Markus est de ceux-là. Le premier chapitre alterne, avec beaucoup d’élégance, les impressions lors de son arrivée à Djibouti et les déceptions d’une curiosité inassouvie lors de son départ. Ces premières pages installent un souffle romanesque pour la suite de l’histoire, permettant à l’auteur de prendre son temps. Le lecteur se laisse ainsi guider sans difficulté dans ce voyage abrupte, parfois, poétique tout du long.