Une belle chute dans les escaliers, qui initie un véritable parcours du combattant.
Cela fait des années que je ne me suis pas replongée dans un livre de Nicole de Buron. Je me rappelle la lecture des premiers, quand j’étais plus jeune, qui m’avait faite exploser de rire, grâce à la façon toute particulière qu’a l’auteure de nous raconter ses mésaventures. Son style en « vous » est un peu perturbant au début, mais on s’y fait assez vite. C’est donc dans l’optique de rire un bon coup que je me suis lancée dans ce livre-là.
Alors déjà, une remarque sur la quatrième de couverture « nous fait pleurer de rire [...] humour décapant », heu... Malheureusement, selon moi, pas vraiment. J’ai trouvé l’humour de ce livre nettement moins piquant que celui de ses autres livres. Même si certains passages m’ont bien faite rire (notamment une scène avec le petit bassinet-pipi de l’hôpital), la plupart des autres drôleries ont résonné en moi comme un triste pétard mouillé.
Je peux également noter le « tout en souriant de ses malheurs ». En effet, l’auteure met en scène sa mésaventure qui se veut drôle. Mais selon moi, elle finit rapidement par passer pour une râleuse (voire ingrate) hors du commun. Certes, tout ce qui lui arrive n’est pas drôle, même plein de malchance et assez grave. On se retrouve parfois (souvent) dans sa quête d’un médecin qui ne la fera pas attendre six mois son rendez-vous urgent et on la soutient. Sauf que, contrairement au lambda moyen, Madame a des connaissances et bien sûr, finit par avoir ses rendez-vous avec les meilleurs médecins de Paris en un claquement de doigts. Elle continue toutefois à s’en plaindre inlassablement. Il faudrait peut-être se rappeler que pour le commun des mortels, le problème est le même, sauf qu’il n’a pas la chance inespérée de passer avant tout le monde grâce à ses relations. Je me suis donc plusieurs fois demandée « mais de quoi diable se plaint-elle ? ». Tout y passe.
J’ai été déçue par cette lecture. Bien sûr, certains passages restent rigolos, mais quand on l’entend également se plaindre de ses voyages en avion Paris – Toulouse avec sa valise Vuitton pour aller rejoindre le calme de son bureau « bergerie 300 moutons » avec sa femme de ménage qui vient trois heures par jour, je me dis qu’on ne vit vraiment pas sur la même planète. Alors quand elle raconte dans ses autres livres les déboires de sa vie familiale, amoureuse et professionnelle, on en rit. Or dans le cas présent, il faudrait peut-être parfois redescendre au niveau de ceux qui attendent un an une IRM ou une opération « urgente » et qui sont déjà heureux d’avoir un rendez-vous en urgence avec un spécialiste dans les quatre mois. Donc oui, la maladie, les accidents, les opérations, ce n’est facile pour personne, mais certaines remarques restent selon moi déplacées quand on connaît la réalité de monsieur et madame tout le monde.
Certes, l’humour aide à la guérison, mais là, j’ai plus senti la litanie d’une vieille râleuse, enquiquineuse aux plaintes souvent injustifiées agrémentée de quelques petites pointes d’humour (tout de même bien trouvées) aux tracas du quotidien d’une hospitalisation (la description des fameuses blouses fesses à l’air ou du petit bassinet-pipi est hilarante), mais rien de plus... Globalement, peu d’humour, et qui en plus ne fait pas toujours mouche.