Lâcheté et mensonges
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Pelecanos produisant (au moins) un nouveau roman chaque année, sans parler de sa participation - notable et très "lisible" - à la grande série US, "The Wire", difficile d'éviter une certaine usure dans notre intérêt pour ses fictions déterministes et ultra-réalistes. "Drama City" est donc une nième visite guidée d'une société en pleine perdition, celle de la classe moyenne (et moins) noire de Washington. Victimes quasi-consentantes d'un destin qui ne leur réserve que la prison, la déchéance et la mort - violente -, les jeunes (ou moins jeunes) blacks des récits de Pelecanos sont l'illustration terminale d'une société qui s'est perdue dans le matérialisme le plus extrême, et en a oublié non seulement les fondements de la morale - refrain évident, voire un peu réactionnaire -, mais surtout le goût de l'amour de l'autre. "Drama City" tranche néanmoins dans l'œuvre désormais conséquente de Pelecanos, car il s'y lit en filigrane une profonde fatigue - au delà même du désespoir -, et la conscience résignée qu'il n'y a plus de lumière dans ce monde, hormis peut-être dans les yeux d'un chien fidèle. Ceci admis, Pelecanos n'a même plus besoin de condamner ses personnages à être broyés par la machine infernale de son histoire, mais, les faisant in extrémis échapper à une mort qui paraissait écrite à l'avance, il ne livre aucun happy end : la vie continue, et rien n'a changé. [Critique écrite en 2009]
Créée
le 18 sept. 2014
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