Titre original : Angie, 13 ans, disparue
Ce thriller a une approche très particulière du kidnapping qu'a subi Angie, car nous ne la suivons pas lors de son séquestre mais la retrouvons au bout de quelques pages grandie, métamorphosée, sans avoir conscience de ce qu'il vient de se passer pendant trois ans. C'est plutôt original et donne envie de connaitre la suite à chaque chapitre, un livre, somme toute, très addictif.
Au début de la lecture, nous avons donc une jeune fille non consciente qu'elle a grandi, conservant ses habitudes de pré adolescente, qui n'a pas conscience qu'elle a tout simplement disparue pendant 3 ans. Non marquée par l'épisode de sa vie, elle ne peut que croire que la vie va continuer comme elle a toujours été.
Le retour à la réalité va être intense, déstabilisant, aussi bien pour nous lecteurs que pour elle, car elle va avoir de plus en plus de réminiscences qui vont l'entrainer vers un monde qu'il aurait peut être mieux valu oublier.
La schizophrénie comme barrière contre la souffrance psychique et physique est mis en avant dans ce roman. Extrêmement bien construit, nous allons découvrir les différentes personnalités qu'a créées ce personnage pour se défendre contre le monstre qui lui a servi de bourreau pendant trois longues années. Mais pas que ... Et c'est ce qui rend ce livre d'autant plus intéressant, c'est de découvrir les nombreux rebondissements que nous réserve Liz Coley, car chaque personnage créé à une origine bien précise et c'est glaçant.
L'auteure a su, non seulement dans le cas d'Angie, retranscrire les émotions. En particulier, le rapport entre son père et sa mère, la souffrance de chacun d'entre eux qui va éclater au grand jour. La difficulté de recréer des liens envers une personne que l'on croyait morte, où l'espoir avait disparu, et où pour avancer, on avait décidé de se reconstruire pour s'inventer une nouvelle vie. Peut-on leur en vouloir, certainement pas pour ça, mais pour le reste, à voir.
Ce qui est assez dérangeant dans ce roman, c'est que j'ai souffert pour Angie, alors que je n'avais pas l'impression qu'elle-même souffrait. Comme si nous étions au cœur du drame et que nous aurions voulu prendre Angie par les épaules et la secouer jusqu'à ce qu'elle dise qu'elle n'allait pas bien, qu'elle avait mal. Mais non c'est plus subtil que ça. Va-t-elle vouloir aller jusqu'au bout, connaitre tout ce qui s'est réellement passé, le chemin va être long pour qu'elle prenne conscience qu'elle a grandi et qu'elle décide de se reconstruire.
Quand à la fin, j'ai été déçue après avoir refermé la dernière page, mais maintenant que le temps de cette lecture a un peu passé, je me rend compte que ce dernier retournement, laisse en suspend une nouvelle bataille psychologique, car comment vivre en sachant ça. Je ne demande pas une suite, je m'interroge seulement...
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