Je pense que je vais avoir du mal à rédiger cette chronique, tellement j'ai trouvé ce livre complexe. Ai-je vraiment apprécié ma lecture ? Ai-je envie de donner envie de le lire ? Pour un livre dystopique, l'auteur a voulu casser les codes du genre mais a-t-elle réellement tenu son pari ?
Pour commencer, je vais pour la première fois comparer ce livre à un gâteau. Oui, c'est assez surprenant, mais c'est la vision qu'il me reste après avoir terminé ce tome. Au début, on a des ingrédients et en les regardant, ils nous laissent plus ou moins sceptiques sur l'éventuel résultat. On ne voit pas l'intérêt de les associer mais qui ne tente rien n'a rien. Puis on prépare l'appareil du gâteau, on introduit les ingrédients, on commence par y voir un peu plus clair, mais il faut être patient car on veut maintenant le goûter mais il faut le laisser reposer et cuire avant de pouvoir le déguster. Et on se rend compte, à la dégustation que malgré votre scepticisme initial, il n'est pas mal du tout. Et lorsque l'on y repense quelques heures, quelques jours plus tard, on peut même dire qu'il était délicieux et on souhaite en faire un autre rapidement pour le faire partager. Voici ce que m'a laissé comme impression étrange ce roman.
J'ai trouvé le début du roman dérangeant. C'est peut être parce que j'ai l'habitude de lire des policiers et des thrillers, mais être une personne qui sait qu'on lui a enlevé tous ses souvenirs, et à qui on a attribué de nouveaux parents, différents de ses parents biologiques, je ne peux m'empêcher de penser que c'est dérangeant voir immoral. On retrouve donc Kyla, une jeune fille de 16 ans a qui on a fait un lavage de cerveau qui réintègre la vie "normale". Mais avant cela, parlons de l'effacement. L'auteur a proposé non pas que la disparition de souvenirs (famille, amis, lieux de vie, etc.) mais propose une renaissance : on devient un enfant dans un corps d'adulte. Ce qui est une approche intéressante, mais que j'ai trouvé un peu sous développée. Il faut réapprendre à marcher, à parler, à écrire. Tout les progrès acquis de notre naissance jusqu'à l'adolescence est balayé et on doit les réapprendre en seulement 6 mois. Un véritable cauchemar. Kyla fait comme si toute cette situation était normale, sans se poser de questions, sans essayer de découvrir ce qu'elle était avant, c'est totalement délirant comme approche. Poursuivons la lecture, je suis comme hypnotisée et j'aimerai essayer de comprendre la finalité de sa démarche. Finalement des souvenirs refont surface, et Kyla a l'intention de comprendre, enfin, nous aussi.
A fur et à mesure de la lecture, on se rend compte qu'aucun personnage n'a encore son libre arbitre, mais on ne sait pas réellement pourquoi. Terrorisme, liberté d'expression, seconde chance, tous ces thèmes sont secoués à la limite de l'implosion dans ce texte que je trouve certainement plus abouti que toutes les dystopies que j'ai pu lire depuis quelques années.
Sans divulguer grand chose, je souhaite évoquer un point important. Ce livre a été publié en 2012 en sa version originale et il évoque ce qu'il vient de se passer cette année 2016 en Angleterre à savoir le Brexit. L'histoire se situe 50 années après cette crise britannique, une traduction jeunesse de ce qui pourrait se passer dans les années à venir, c'est tout de même assez déroutant pour le souligner.
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