L’auteur plante le décor avec soin, un univers où la science du cerveau a pris le pouvoir et où le gouvernement contrôle les individus.
Mais si l’atmosphère générale est pesante, on n’est pas si loin de la vie d’aujourd’hui ce qui donne une dimension réaliste au récit. Les questions que se posent Kyla sont intéressantes et tournent autour du « peut-on-on vivre sans passé ? « , « Comment construire une vie d’adulte si l’enfance est oubliée ? » « Est-ce uniquement notre conscience qui dirige notre existence ? » « Nos émotions, peuvent-elles nous apprendre quelque chose sur nous-même ? «
L’histoire ne s’écoule pas sur un rythme effréné, au contraire, c’est plutôt lent, mais cela ne veut pas dire non plus qu’on s’ennuie.
On apprend un tas de petites choses, on savoure l’ambiance assez glauque, on se pose beaucoup de questions et on se surprend à attendre la suite avec impatience pour grappiller davantage d’informations. Il n’y a pas tellement de rebondissements, mais plutôt des découvertes qui s’égrènent petit à petit et qu’on a le temps d’assimiler car elles se fondent dans l’histoire et on parvient à les appréhender sans peine.
Vers la fin, l’histoire s’emballe un peu et augure d’un tome 2 plus dans l’action maintenant que les choses sont plus claires dans l’esprit de l’héroïne.
Une dystopie intéressante, car tous les personnages sont troubles et comme emprisonnés par la société, ses règles et ses non-dits. Comme indiqué, il s’agit d’un premier tome, car la fin est tout à la fois ouverte et déconcertante.
L’auteur, avec subtilité, nous amène à nous interroger sur notre propre morale, notre positionnement en tant qu’individu dans la société.
Le tome 2 est sorti en septembre 2013 aux Etats-Unis, nous l’aurons sûrement fin 2014, le mien est déjà sur ma liste à commander.