Elle a menti pour ses ailes, premier roman de Francesca Serra et Prix littéraire Le Monde 2020. (Je lui accorde quant à moi le Prix du titre le plus...naze ^^)
Le récit se passe dans une petite station balnéaire du sud-est de la France. Il nous parle d'adolescents et plus particulièrement d'une très jolie fille de 15 ans, Garance, dont l'ambition est d’intégrer un cercle adolescents plus âgés qu'elle, plus stylés, plus mystérieux, bref plus populaires.
A sa plus grande surprise, elle y parvient et quelques temps après elle disparait...
Elle disparait physiquement et virtuellement, tous ses comptes sur les différents sociaux ont été fermés. Il n'y a plus aucune trace d'elle sur internet.
Ce roman parle du monde connecté d'aujourd'hui et des réseaux sociaux, de sa dangereuse superficialité, de ses engrenages mais également de notre rapport à la tribu, à la meute et donc forcément à la solitude.
L'auteure a souhaité écrire sur la génération Z née avec internet mais ce n'est pas un livre pour adolescents pour autant. Ce n'est pas une thématique qui m'intéresse particulièrement et que j'aurais eu envie de voir développée dans un roman. Je ne sais plus comment je suis tombée sur ce livre mais si j'avais juste lu "génération internet", j'aurais passé mon chemin. Mais je dois avouer que ce roman m'a tout de même surprise. C'est un premier roman ambitieux et très maitrisé. L'auteure flirte avec les clichés sur cette génération sans jamais mépriser ses personnages. Un page turner particulièrement efficace mais non dénué d'envolées lyriques parfois incongrues. D'autre part, je me suis questionnée sur la présence de certains personnages à première vue sans rôle bien précis dans l'histoire qui nous intéresse, sur lesquels l'auteur s'attarde et qui finalement disparaissent de l'intrigue sans que l'on comprenne quel rôle ils ont pu jouer dans tout ça. Mais malgré cela, le récit est bien mené, ponctué de multiples retranscriptions de conversations et commentaires Instagram qui piquent un peu mais dans lesquels on se trouve tous forcément un peu. Une lecture difficile à classer, que j'ai trouvé plutôt addictive. Un premier roman prometteur.