Alors que les Impressionnistes imprègnent tout un pan de l'histoire de l'art et semblent éternels, les Nabis de Pierre Bonnard semblent aux abonnés absents. Ce très beau livre lui rend justice avec justesse et délicatesse, tout autant qu'à ses compagnons d'infortune (Toulouse Lautrec, Vuillard le mécène, Apollinaire son chantre littéraire et tant d'autres artistes).
Mais c'est avant tout et surtout un chant du cygne envers son éternelle muse Marie, faussaire de la Bourgeoisie et charnelle compagne qui irrigue sa peinture, entre naturalisme et nature morte. La prose est envoûtante et le lyrisme des mots rend parfaitement compte du foisenement culturel et intellectuel dans lequel s'abreuvait le peintre pour retranscrire son univers fantaisiste sur la toile.