Un peu de quelque chose quand même
Deux façons de considérer cet "Éloge de rien, dédié à personne, avec une postface" (c’est le titre complet), que les éditions Allia attribuent à un auteur anonyme, et la tradition à un certain Louis Coquelet.
Soit on se souvient que le XVIIIe siècle, celui où l’on imprimait à tire-larigot, regorge de ce genre d’opuscules — oui, "l’Art de péter", ça existe. (1751.) L’auteur n’a, semble-t-il, pas souhaité qu’on lui attribuât la paternité de l’ouvrage ; ce qui, s’agissant d’un livre absolument dénué de toute subversion, même « pour l’époque », montre le peu d’importance qu’il lui accordait. Une aimable pochade, donc. Un équivalent 1730 de ces volumes jamais réédités qu’on trouve aujourd’hui aux rayons « humour » des librairies à l’approche des fêtes.
Soit on remarque que les fantaisies verbales qui constituent l’"Éloge de rien" reposent sur quelque chose comme une assise philosophique. On se dit alors que ce texte, parmi les rayons sus-mentionnés, serait une pièce de choix. Et on devient éventuellement un vieux schnock.