Le premier volet des aventures d'Elric, le premier contact avec le Melnibonéen.
Un personnage fascinant, tout simplement, sur lequel repose l'ensemble de son cycle.
C'est un personnage rempli de doute, tiraillé entre différentes loyautés, ses responsabilités, sa rectitude morale, son amour. Un personnage hors norme sur bien des plans, faible physiquement, littéralement inhumain. Un personnage puissant, un adulte, capable de tout remettre en cause pour mieux se comprendre.
Quant aux péripéties, elles ne sont finalement qu'un prétexte pour le mettre en scène, le faire évoluer, le mettre en face de ses nombreuses contradictions. Est-il trop humain que ses pairs vont le juger, tente-t-il d'être un véritable monarque melnibonéen qu'il se trahit lui-même.
En abandonnant les chaînes de la responsabilité qu'il pense devoir à un trône qui n'en attend pas tant de son monarque, il devient libre, mais enchaîné au pacte qu'il conclut avec des entités encore plus immorales que lui - voire amorales.
Alors on pourra reprocher que le récit soit un peu décousu, que Moorcock n'essaie pas de nous faire voyager dans des univers merveilleux, qu'il s'attache assez peu à nous rendre les autres protagonistes intéressants, mais ce n'est finalement pas si grave.
On est là pour voir Elric avancer dans une quête peut-être impossible, et c'est déjà beaucoup.