Mon voisin Totoro
7.8
Mon voisin Totoro

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (1988)

J'ai vu Totoro au bon moment, je crois. Bien sûr, j'aurais pu le voir beaucoup plus jeune, à l'âge de Satsuki, j'aurais plongé comme les filles. Mais aujourd'hui, ça n'est pas moi qui m'identifie aux enfants, c'est ma fille, de l'âge de Mei, que j'imagine courir partout dans le jardin, émerveillé par tout ce qu'elle peut y trouver. Et moi je m'identifie à ce père, je rêve d'avoir le même monde à offrir à mes enfants...
En pleine période Miyazaki, je viens juste de voir le Château ambulant (seize ans après) et le Château dans le ciel (deux ans avant) ; d'un point de vue du dessin, Totoro les surpasse. S'il est plus statique que le premier, les décors y sont plus somptueux, la coloration parfaite et la douce simplicité de cette petite maison ou de la nature en font un véritable bijou. Et comme souvent chez le réalisateur, mais mieux qu'ailleurs, la musique accompagne cette belle poésie tranquille.
Deux petites filles, vivantes, bruyantes, mignonnes, crédibles découvrent une vieille maison, son jardin, sa forêt. Passées les premières peurs, on les voit profiter joyeusement de la vie, de la nature et s’émerveiller devant les petites choses qui se cachent dans la maison et au dehors. La petite, puis la plus grande, finissent par découvrir Totoro, et le regard enchanté des deux petites donnent vraiment du baume au cœur à l'auteur de ces lignes, jeune père qui voudrait offrir le même bonheur à ses enfants.
L'intrigue autour de la maladie de la mère est un brin artificielle ; à aucun moment le spectateur ne s'inquiète réellement pour elle, le ton du film est trop éloigné du drame pour ça. Du coup, le sourire ne quitte pas ses yeux, et on ne doute jamais que l'issue du film sera joyeuse ; Mei sera retrouvée, la mère rentrera chez elle, tout se terminera pour le mieux.
Totoro n'est pas un conte initiatique, et c'est sa force - et j'imagine sa faiblesse. Il n'y a pas d'aventures à proprement parler, on n'a jamais assez peur (et les filles encore moins que nous), le danger n'existe pas réellement ; il n'y a rien à surmonter, pas de péril à vaincre, même pas les peurs de l'enfance, évacuées par les éclats de rire de Mei.
Que reste-t-il, alors ? Un Japon idéalisé, une famille forte, une nature belle, des créatures merveilleuses.
Et des sourires. Sur le visage des enfants.
Sur le mien.
Et l'envie de montrer ce film aux miens.


EDIT : c'est chose faite, avec succès puisqu'ils le re-demandent régulièrement :)

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le 12 janv. 2015

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Pierre Marot

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