En Amazonie par E. Capocci
C'est en voyant les fermetures des librairies indépendantes que ce journaliste a décidé d'infiltrer la plus grosse machine de distribution: Amazon.
Il entreprit de se faire engager en qualité d’intérimaire durant le rush des fêtes.Son témoignage est édifiant, le consommateur ignorant ce qui se passe en coulisse lorsque sa commande est notifiée.
Les rouages de cette machine sont pointés du doigt. Les conditions de travail sont à la limité de la légalité: interdiction aux salariés de communiquer, l'heure du déjeuner est réduite à trente minutes (il faut savoir que la salle de pause se trouve à vingt minutes du poste de travail du salarie), pistage des activités, mise en pression en continu, incitation à la délation...
Comment Amazon parvient-il à maintenir sa position en matière de logistique? Tout simplement en faisant continuellement pression sur ses employés. Sous ses aspects affables et sa communication qui se veut à l'Américaine: Amazon n'ouvre pas ses portes et refuse d'ouvrir aux journalistes.
On y apprend aussi qu'Amazon ne paie pas ses impôts en France. Qu'il a reçu des subventions de l'Etat Français sous le pretexte qu'il est créateur d'emploi.Selon une étude citée dans le livre, la librairie indépendante a plus embauché que le leader de la distribution.
Cette étude ouvre plusieurs réflexions et couvre plusieurs champs. Car Amazon ne vend pas que du produit culturel mais il traite sa marchandise comme étant une seule et même unité. "Une pléaide de Voltaire sera donc rangé à côté d'un déodorant". Que va devenir la librairie indépendante face à la croissance du géant?
C'est au consommateur de prendre connaissance du fonctionnement de la bête et au librairie d'assurer sa fonction première qu'Amazon ne saura jamais faire: un service de proximité et un accueil personnalisé.