Un livre court, au combien intense qui nous parle d’amour, de la guerre, des morts et de ceux qui reviennent irrémédiablement blessé. Mary vit se drame depuis trois ans son mari gravement brûlé est maintenu en vie, inconscient dans un hôpital de l’armée. Elle et sa petite fille qu’il n’a pas connu attendent qu’un changement se produise. Un jour, il semble reprendre conscience mais reste dans l’impossibilité de communiquer, seul avec ses souvenirs. L’écriture de ce roman est extraordinaire en premier lieu le choix du narrateur est osé et apporte une touche étonnante. C’est le meilleur ami de la famille qui raconte l’histoire qui se déroule alors que lui-même a trouvé la mort. Alors on entend sa voix un peu comme celle d’un fantôme omniprésent qui voit tout et qui sait tout attendant que son ami le rejoigne enfin dans la mort. L’écriture est touchante, elle m’a souvent bouleversé. On est confronté au récit de guerre avec leur cruelle réalité mais aussi au récit de cette amitié et de la vie de Mary. Un livre qui m’apparaît comme essentiel à lire pour tout ceux qui comme moi n’ont pas eu à subir les retombées de la guerre. Beaucoup d’interrogations sur les transformations subies par les rescapés de la guerre quelles soient physiques mais aussi psychologiques, sur les familles restées au pays, sur la loyauté entre soldats, sur le mariage, sur l’amour et l’amitié. L’auteur a choisi de focaliser l’histoire sur quelques personnes uniquement, on a une impression de huis clos encore renforcée par le fait que la chambre d’hôpital semble être le centre du déroulement de l’action. Le narrateur fantôme nous emporte sur le lieu des combats ou dans son amitié avec Eden mais juste pour nous donner des informations essentielles. Nous sommes aussi le témoin privilégié des pensées internes d’Eden alors qu’il est prisonnier de son lit et de son corps. Un livre marquant dont le sujet pèse sur nos âmes et dont on ne peut qu’être reconnaissant de son faible volume car je ne suis pas certaine d’avoir pu en supporter plus. Bonne lecture.
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