Si le chemin de Compostelle n'était pas déjà sur votre bucketlist, il le sera après ce livre qui relate les déboires de l'auteure en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle, au fin fond de la Galice. Elle atteindra trois fois le tombeau de l'apôtre, au terme de trois périples aux itinéraires similaires mais aux rencontres toujours différentes. Car El Camino, c'est autant un chemin intérieur qu'un chemin vers les autres.
Loin des réflexions moralisatrices et des platitudes touristiques, ce récit d'une rare sincérité nous apprend que quand on marche, "les pieds gonflent, et les élastiques frottent", que le matériel de couture dans la trousse à pharmacie sert surtout "à percer et drainer les ampoules", que "l'eau pèse lourd", que les sceaux des paroisses sont "plus jolis et plus jacquaires" que les sceaux des mairies, et que les préoccupations du pèlerin ne volent pas bien haut. En effet, "le chemin n'est pas un cloître, et si l'on se perd dans ses pensées, on se perd tout court."
Cette épreuve physique que l'on s'impose en s'imaginant ainsi pouvoir se rapprocher d'une certaine vérité s'avère en réalité bien plus profitable si l'on s'ouvre un tant soit peu aux rencontres, véritables joyaux de cette expérience. Mieux qu'un guide touristique, ce livre peut aussi servir de compagnon de voyage (sous sa forme numérique, car le papier aussi, ça pèse lourd.)