Comment j’en suis venu à lire Canard PC ?

Je préviens de suite : je ne critique pas le livre en question. Je me sers juste de la fiche pour parler de Canard PC. Donc osef de la note.

Pourquoi je me suis tourné vers Canard PC ? La réponse est simple : parce que je ne trouvais pas mon compte dans les autres media JV.

Déjà, éjectons de suite les magazines web tels que JV.com qui, au fil des années, sont devenus les putes de l’industrie. Tout juste bons à nous servir ce genre de contenu totalement à l’ouest. Bien sûr, on pourra toujours trouver chez eux quelques reviews pratiques, si dans l’urgence on veut lire un papier sur un hit fraîchement sorti. Mais, des années durant, je les ai trop vus faire la lèche aux jeux les plus boursouflés pour leur donner du crédit aujourd’hui.

Et puis j’en veux un peu aussi à ces journalistes qui ont instauré un jugement découpé en : scénario/BO/graphisme/durée de vie, parce que je crois que le jeu vidéo c’est plus compliqué que ça (comme n’importe quel art en fait). Et qu’à force de ranger la critique dans des cases aussi restreintes, on a appris au public à penser de cette manière. Mais bon, ça au pire, osef. C’est histoire de râler.

Ensuite, ya les youtubeurs.

Disons que ce que je reproche aux youtubeurs les plus mis en avant, c’est de ne parler que des grosses sorties. Quelle que soit leur qualité critique, des mecs comme Julien Chieze, Sheshounet, Monsieur Plouf, ou même Pseudo Critique, sont au jeu vidéo ce que Première est au cinéma. Ils donnent l’impression de ne jouer qu’aux jeux dont on parle. Vous me direz : oui mais ils parlent aussi d’indés. Sauf que là encore, ce sera toujours des indés déjà mis en lumière. Dernièrement, combien de vidéos sur Outer Wilds pour quasiment rien sur Supraland ? Combien de contenus enthousiastes pour Doom 2016 alors que le silence a été total pour Dusk ? C’est ça le problème, on peut deviner à l’avance les jeux dont ils vont parler. Bien sûr, il y a une équation simple derrière ça : un test c’est long à réaliser, c’est du travail, contrairement à un let’s play. Et pour que ce taff soit récompensé, on s’assure de parler de jeux qui intéressent un max de monde. On voit bien alors que le modèle économique des youtubeurs restreint vachement leur catalogue vidéo.

N’allez pas croire toutefois que je rejette tous les youtubeurs. J’aime beaucoup Game Next Door par exemple, même si je peux lui faire le même reproche. J’aime bien Savun. Je trouve Pseudo Critique intéressant. J’aime énormément Benzaie.

Ensuite, ya une autre tendance qui m’agace. C’est celle de trop s’attarder sur la partie technique, quitte à oublier parfois le jeu en lui-même. Quelques bugs ? Un framerate pas toujours au top sur console ? Des textures baveuses ? Certains le feront bien remarquer. (genre Mr Toc). Mais peut-on juger un jeu comme s’il s’agissait d’une application qui devait impérativement répondre à des normes fonctionnelles ? Est-ce vraiment rédhibitoire ? Est-ce que ça annule la qualité d’un jeu quand bien même sa proposition est intéressante ? Tellement de couillons ont râlé sur les pétouilles techniques de Days Gone à sa sortie, sans même parler de ce que le jeu était vraiment. Tellement d’avis sanglants sur Kingdom Come Deliverance, qui n’ont pas fait l’effort d’aller au-delà des premières défaillances. Et moi franchement, j’en ai ma claque de cette vision là.

Du coup, quand on créé un compte steam ou GOG, on se rend compte à quel point l’offre est vaste. Faite aussi bien de merdes obscures que de pépites méconnues. On prend conscience que le jeu vidéo ne se limite pas à la dizaine de titres dont tout le monde parle, et que de temps en temps, c’est bien d’aller voir ailleurs. Ne serait-ce que pour se souvenir qu’on n’a pas toujours besoin de jouer à des chefs d’oeuvre.

Tout ça nous mène à Canard PC.

Canard PC propose un large panel de recommandations. Des tests écrits simplement, avec humour, mais dans lesquels on sent que les mecs sont des connaisseurs. C’est aussi des dossiers qu’on verra pas trop ailleurs. Du genre : l’histoire du jeu vidéo dans les pays de l’Est. Les demakes. Les racines du walking sim. L’importance de l’histoire dans les jeux de combat.

C’est des tests sur des jeux qui viennent de sortir, et des articles sur des oldies. Des jeux indés peu connus placés au même rang que des gros triples A. On y croise aussi une rubrique qui se concentre uniquement sur les mises à jour et les DLC, dans laquelle la rédac revoit parfois ses jugements, accepte l’idée qu’un jeu puisse s’améliorer au fil du temps.

Si j’ouvre par exemple le dernier numéro (de mai 2020), j’y trouve : Resident Evil 3. Stygian reign of the old ones. Broken Lines. Half Life Alyx. Sim Airport. Call of Duty Warzone. Mount and Blade 2. Dune. Animal Crossing. Legend of Keepers. FF7 remake. Night of the Consummers, Scourgebringer, etc….bref, la variété est là.

Et d’ailleurs, même si je suis pas toujours d’accord avec eux, ce n’est pas grave. Je ne cherche pas à suivre aveuglément leurs avis. Qui fait ça ? Moi ce que je cherche, c’est un contenu qui reflète la réalité de l’offre et qui éveille ma curiosité. Et ça, je le trouve nulle part ailleurs qu'avec eux.