Publié sur L'Homme qui lit :


La période de l’histoire entourant la seconde guerre mondiale est intriguante à bien des égards, et ma curiosité et mon besoin d’essayer de comprendre la survenue du pire me pousse régulièrement à lire des essais historiques, rédigés comme de véritables enquêtes. C’est sur la descendance de certains des pires nazis que s’est penchée Tania Crasnianski dans ce récit glaçant et troublant à la fois.


Leurs noms sonnent souvent comme les pires passages de notre histoire récente, celle du nazisme, des crimes de guerre, de l’abandon de l’humanité au profit de la barbarie, de la haine, d’une folie inqualifiable. Pourtant, Himmler, Mendele, Göring, Bormann, Speer et les autres furent des parents ordinaires, voire de bons parents, aimants, pour certains.


Comment ces hommes voués à la défense de l’état nazi et de la solution finale, pouvaient-ils faire exécuter des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants dans les camps de concentration la journée, et rentrer chez eux le soir, jouer avec leurs enfants ? Quelle part de dualité existait-il dans l’esprit de ces hommes sans pitié, qui pourtant aimaient éperdument leurs enfants ?


C’est à cette étrange dichotomie que s’est intéressée Tania Crasnianski, avocate pénaliste aux origines variées, dans cet essai dédié aux enfants de nazis. Qu’est devenue la descendance de ces hommes, condamnés pour la plupart lors des procès de Nuremberg ? Certains suivront les pas de leurs parents, perpétuant une tradition extrémiste, frôlant avec le négationnisme. D’autres prendront des chemins radicalement opposés, changeront de nom, se convertiront au judaïsme, se feront stériliser pour éviter toute descendance, comme si la folie de l’homme n’était qu’une maladie transmissible. Un essai aussi complet qu’étonnant, richement documenté et passionnant à lire.

Lubrice
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma bibliothèque virtuelle, Lus en 2016 et Service de presse

Créée

le 12 mai 2016

Critique lue 264 fois

5 j'aime

Brice B

Écrit par

Critique lue 264 fois

5

Du même critique

Le Secret de Brokeback Mountain
Lubrice
9

Critique de Le Secret de Brokeback Mountain par Brice B

Ah, qu'il m'en aura fait verser des larmes, ce film. Il en a fait également couler, de l'encre, lors de sa sortie. Film gay ? Pas vraiment. Le secret de Brokeback Mountain fait parti de ces films qui...

le 7 janv. 2011

47 j'aime

3

Le Livre des Baltimore
Lubrice
10

Critique de Le Livre des Baltimore par Brice B

Publié sur L'homme qui lit : L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur...

le 3 oct. 2015

30 j'aime

1

Le vent se lève
Lubrice
8

Critique de Le vent se lève par Brice B

Le film commence par une séquence forte. On assiste, impassibles, à la mort d'un jeune homme de 17 ans, mort sous coups des soldats de la couronne pour avoir refusé de décliner son identité en...

le 7 janv. 2011

25 j'aime