Ce n’est pas un polar, ce n’est pas du fantastique, ni tout à fait un thriller.
Alexandra coin nous entraine dans ce roman dans une intrigue psychologique très intense.
Emma est jeune, belle, elle est enseignante. Sa petite fille Louise est tout pour elle et elle est mariée à Ilario.
Ilario est le fils d’un riche industriel. Il est également éleveur porcin, activité qui est aussi sa passion.
Emma est jeune et elle est internée dans un hôpital psychiatrique après une tentative de suicide. Elle ne peut plus voir quiconque, pas même sa petite fille. Assommée à coups de cachets, sujette aux brimades du personnel soignant, elle sombre inexorablement.
Jonglant entre le passé auprès de ce mari véritable tyran psychologique et le présent, enfermé dans sa chambre d’hôpital, l’auteur dépeint la descente aux enfers d’Emma, lentement mais surement.
Ce livre est effrayant sur certains côtés. Quand on réalise ce que la manipulation mentale peut engendrer… la torture mentale peut être parfois pire que la brutalité physique.
Alexandra coin avait abordé dans « La voie du Talion » les conséquences d’un syndrome post traumatique sur celui qui en est atteint, comme sur son entourage, avec brio.
Ici, sa plume s’affermit encore avec cette analyse de la cruauté et de l’emprise que peuvent avoir certaines personnalités que l’on nomme des pervers narcissiques, sur d’autres, plus faibles.
Ce roman est très sombre. Mais on ne peut qu’éprouver une immense compassion pour Emma. Consciente à demi du fait qu’elle s’enfonce de plus en plus dans la démence, sans trouver aucun moyen de l’empêcher. Victime soumise et profondément malheureuse, seule, elle ne souhaite qu’une seule chose : revoir sa fille.