Publié sur L'Homme qui lit :
Je dois confesser en préambule de cet avis, un coup de cœur pour Les Escales, une jeune maison d’édition qui publie depuis trois ans déjà de très beaux livres, tant dans leur contenu qu’en tant qu’objets, et dont le catalogue contient des auteurs qui me sont chers, comme Jeffrey Archer (et sa passionnante saga Chronique des Clifton) ou Victoria Hislop, et qui a publié le très beau livre de Catherine Chanter pour cette rentrée littéraire, Là où tombe la pluie.
L’éditeur a donc fait confiance à une jeune auteur canadienne aux faux airs d’Amélie Poulain, Emma Hooper, qui publie avec Etta et Otto (et Russell et James) son premier roman, et qui fait une entrée remarquée dans le paysage littéraire international avec une diffusion dans 23 pays, pour 18 traductions !
Ce livre nous parle du temps qui passe et des souvenirs qui restent, en suivant le personnage d’Etta, une vieille femme de 83 ans qui semble un peu perdre la tête, et décide de partir à pieds voir la mer en se dirigeant vers l’est, quitte à parcourir plus d’un millier de kilomètres. Durant son périple, elle fera la rencontre d’un coyote qu’elle appellera James, et de nombreux habitants qui seront d’abord intrigués par son périple, puis finalement fascinés collectivement.
Sa marche est l’occasion d’explorer ses souvenirs, notamment ceux concernant son mari Otto, dont elle fit la rencontre lors de son premier poste d’enseignante dans une école rurale du Canada, et qui partira faire la guerre sur un autre continent quelques mois plus tard. Elle rencontrera également Russell, l’un des amis d’enfance d’Otto, qui fut éperdument amoureux d’elle.
Ce roman est un objet littéraire non identifié, difficile à appréhender, alternant sans ménagement les vicissitudes confuses d’une femme âgée à des retours dans le passé un peu moins nébuleux. Si j’ai aimé la plume d’Emma Hooper, sa beauté de style, sa poésie, j’ai parfois été un peu perdu dans l’ensemble que forme ce roman, dont je ne suis pas sûr d’avoir totalement saisi les dernières pages. Mais pour cette douce sensation de rêve éveillé que m’a offerte l’auteur, je surveillerai tout de même ses prochains romans.