Un arthurien bien naïf
Je me suis plongée dans ce roman avec enthousiasme, ayant appris qu'il avait inspiré le Merlin l'Enchanteur de Disney, mais je dois dire que... Bien sûr, c'est sympathique. Le petit Arthur est...
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le 25 nov. 2015
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Je me suis plongée dans ce roman avec enthousiasme, ayant appris qu'il avait inspiré le Merlin l'Enchanteur de Disney, mais je dois dire que... Bien sûr, c'est sympathique. Le petit Arthur est sympathique, Merlin est rigolo, Archimède (la chouette) on l'aime bien aussi, et oui les pitreries de certains personnages font bien sourire... Mais à côté de ça, j'y ai trouvé de (trop) nombreux défauts.
Le style, la façon de raconter font à mon avis très amateur, très premier jet. On a plus l'impression d'être devant un conteur en train d'improviser (les effets de voix en moins) que devant un texte réellement ciselé par un romancier.
De plus, l'intrigue gagnerait à être plus unifiée. On a affaire à une succession de petits épisodes de la vie du jeune Arthur, certains plutôt insignifiants (banquet de Noël, partie de chasse...), d'autres moins, tels que les métamorphoses animales que Merlin opère sur le jeune garçon. Certes, ces métamorphoses sont en fait une façon de préparer Arthur à la royauté qui l'attend en fin de tome car elles lui permettent toujours d'aborder la question du pouvoir, envisagée d'une manière ou d'une autre. Mais cet aspect aurait pu être mieux exploité... Certains épisodes (je pense en particulier à celui des oies sauvages) deviennent même à mon avis assez ennuyeux, à trop virer dans un éloge de la nature somme toute assez mièvre.
Voire franchement naïf, quand le narrateur essaie de nous faire gober qu'à l'époque, il ne pleuvait l'été que ce qu'il fallait pour satisfaire les cultures et uniquement quand on était couché... que l'hiver, la neige se posait docilement partout où il fallait pour faire joli et que bien sûr elle ne se changeait jamais en boue en fondant... etc.
L'époque... Parlons-en de l'époque ! On dira peut-être que je suis puriste, mais moi, un Roi Arthur situé au 13e siècle, ça me reste quand même en travers de la gorge ! OK, le roi Arthur étant un personnage légendaire, ça donne quelques libertés à l'auteur... mais là on parle quand même de quelques sept siècles de retard ! il rencontre même Robin des Bois ! Je sais bien que les versions hollywoodiennes du mythe ont souvent tendance à oublier que les événements sont censés s'être déroulés au 5e ou 6e siècle tout au plus, mais là on se retrouve carrément avec un Arthur qui vit à une époque où Chrétien de Troyes avait déjà écrit tous ses romans de la Table ronde, sans blague, y a que moi que ça perturbe ?... ^^
Pour couronner le tout, le texte est truffé de commentaires du type "à l'époque ce n'était pas comme aujourd'hui, où on fait comme ci et comme ça"... Ces références incessantes (surtout à un aujourd'hui qui pour nous appartient maintenant au passé) m'ont totalement empêchée de m'immerger dans le monde arthurien décrit.
Pour finir, j'ai eu envie de revoir le Disney... Mais revoir cet adorable petit Arthur gambadant en toute confiance autour de ce Merlin pourtant sympathique, c'est franchement horrible quand on connaît la fin de la légende !!!! (ce n'était évidemment pas mon cas quand j'avais vu le film étant petite...) Comment le gentil Merlin peut-il le pousser vers un destin pareil ?? n'aurait-il pas été mieux inspiré de le laisser devenir un simple écuyer ?
dans la légende - mais je ne sais pas si White l'a repris dans son dernier tome et je ne pense pas le lire - le Roi Arthur s'entretue avec son propre fils sur un champ de bataille. Oh, et bien sûr avant ça, il y avait toute cette histoire avec sa femme et son meilleur ami raides dingues l'un de l'autre. Arthur a peut-être une postérité grandiose, mais dans le domaine privé, on peut vraiment parler d'une vie de merde !!!!
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le 25 nov. 2015
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